Dernière mise à jour à 08h46 le 14/11
L'Armée nationale libyenne (ANL), une puissante milice basée dans l'est du pays, a émis samedi un mandat d'arrêt contre Faraj Eg'em, le vice-ministre de l'Intérieur du gouvernement soutenu par les Nations Unies, a-t-on appris de source militaire.
"Des ordres ont été donnés au bureau du procureur militaire de Benghazi pour arrêter Faraj Eg'em pour avoir provoqué des divisions entre militaires, provoqué des conflits armés dans la ville et occupé illégalement des positions dans des zones contrôlées" par l'ANL, a-t-on indiqué à Xinhua.
Dans une interview accordée vendredi à une chaîne de télévision locale, Faraj Eg'em a exigé que le général Wanis Boukhmada, chef des forces spéciales à Benghazi, prenne la tête de l'ANL dans les 48 heures pour remplacer son chef actuel, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est du pays.
Les bureaux de M. Eg'em ont été visés vendredi par des grenades RPG, qui ont tué trois agents de sécurité et blessé neuf autres. Un convoi dans lequel il circulait a par ailleurs été attaqué la semaine dernière à Benghazi, entraînant la mort d'un garde du corps et faisant quatre blessés. Faraj Eg'em a accusé l'ANL d'en être responsable.
A la suite de ces accusations, l'ANL a pris d'assaut son siège samedi à Benghazi, confisquant tous les véhicules militaires à l'intérieur et assiégeant ses forces qui ont fui vers la ville voisine de Bersis.
Le Premier ministre Fayez Sarraj, soutenu par l'ONU, a demandé samedi un cessez-le-feu immédiat à Benghazi, condamnant les bombardements sur la ville.
Malgré la signature d'un accord de paix parrainé par l'ONU par les rivaux politiques du pays et la nomination du gouvernement d'entente nationale en 2015, la Libye reste traversée par de profondes divisions politiques et tribales, entraînant insécurité et chaos.