Dernière mise à jour à 08h46 le 14/11
Le Soudan du Sud a démenti lundi utiliser délibérément la nourriture comme arme de guerre pour affamer des milliers de personnes.
Le porte-parole du président Salva Kiir, Ateny Wek Ateny, a déclaré que ce rapport soumis vendredi au Comité du Conseil de sécurité des Nations unies sur les sanctions au Soudan du Sud était orienté et ne prenait pas en compte les efforts du gouvernement pour permettre un meilleur accès humanitaire aux régions troublées de Wau et de Bahr El Ghazal dans le nord du pays.
"Les habitants du Soudan du Sud sont précisément les personnes que le gouvernement souhaite gouverner, aussi nous n'avons aucune politique consistant à utiliser la nourriture comme arme de guerre", a dit M. Ateny à Juba.
Le rapport de l'ONU indiquait que le refus d'aide humanitaire avait provoqué une insécurité alimentaire extrême dans de larges pans de la population, avec des cas de malnutrition et de mort de faim dans la région de Grand Baggari dans le comté de Wau.
M. Ateny a fait valoir que le président Kiir avait ordonné la semaine dernière aux agences de sécurité de ne pas faire obstruction à l'aide humanitaire dans les zones de conflit, afin de permettre à la nourriture de parvenir aux populations dans le besoin.
La semaine dernière, le gouvernement a prolongé l'état d'urgence de trois mois dans ces régions jusqu'à 2018, suite à des violences meurtrières entre communautés et clans.
Selon le nouveau rapport sur la Classification intégrée de phases de sécurité alimentaire (IPC) publié en novembre par le gouvernement, les agences de l'ONU et d'autres partenaires humanitaires, le nombre de personnes exposées à une insécurité alimentaire grave dans l'ensemble du pays sur la période d'octobre à décembre devrait augmenter de 1,4 million il y a un an à 4,8 millions cette année.
Le Soudan du Sud est plongé dans les violences depuis décembre 2013, suite à un litige politique entre le président Kiir et son ex-adjoint devenu chef rebelle, Riek Machar, qui a entraîné une scission au sein de l'APLS, opposant les soldats des deux côtés selon des divisions ethniques.
L'accord de paix conclu en 2015 pour mettre fin à ce conflit a été brisé par la reprise de nouveaux combats en juillet 2016, lesquels ont contraint le chef de l'APLS en opposition, Riek Machar, à fuir la capitale.