Dernière mise à jour à 08h46 le 14/11
La Côte d'Ivoire vient de se doter d'un plan d'assistance pour le retour volontaire et la réintégration des migrants ivoiriens dont le nombre enregistré à Lampedusa (Italie) a été estimé à près de 5.000 l'année dernière.
Les réflexions sur la question de la migration irrégulière initiée depuis 2016 ont abouti, récemment à Grand-Bassam (sud-est, 30 km d'Abidjan), à l'élaboration d'un plan avec le concours de plusieurs structures gouvernementales et internationales dont l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ainsi que des organisations de la société civile, a-t-on appris lundi auprès du ministère ivoirien de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'étranger.
Ce plan d'assistance pour le retour volontaire et la réintégration des migrants passe par "deux axes fondamentaux", a expliqué le directeur de cabinet du ministère ivoirien de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'étranger, Stéphane Aka Anghui.
Il s'agit, pour le premier axe, de "l'assistance aux migrants en situation irrégulière qui souffrent dans une précarité de vie et qui ont besoin d'aide pour mieux s'intégrer dans leur pays d'accueil ou pour revenir dans leur pays d'origine", a-t-il indiqué.
M. Aka Anghui a ajouté que "le deuxième axe concerne ceux qui ont des compétences pour contribuer au développement de la Côte d'Ivoire".
Pour cette catégorie, le ministère "aide d'abord certains par les offres d'emploi et les autres à travers des mécanismes pour investir facilement ou réduire les coûts des transferts de dividendes".
Le plan d'assistance est "l'outil de base" qui sera "la référence" du gouvernement ivoirien dans la mise en oeuvre de l'assistance au retour et également à la réintégration durable des migrants ivoiriens.
En 2016, l'OIM a estimé à près de 5.000 Ivoiriens, soit 7% de la totalité des migrants enregistrés à Lampedusa (Italie) de janvier à juin 2016, faisant passer la Côte d'Ivoire de la "10ème à la 4ème place" des pays d'où partent les migrants.
Le gouvernement ivoirien a décidé d'intensifier une campagne publique de sensibilisation contre la migration irrégulière lancée en 2014 dans les zones de départ identifiées, notamment à Daloa (centre-ouest, 400 km d'Abidjan).
La Côte d'Ivoire a été déclarée éligible, en février dernier, au fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique de l'Union européenne (UE), un fonds destiné à prévenir la migration irrégulière et à faciliter le retour des migrants.
Le fonds d'un montant de 1,88 milliard d'euros lancé en 2015 a déjà accordé des financements à plusieurs pays de la Corne de l'Afrique pour lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique.
Plus de 200.000 migrants clandestins ont tenté de joindre l'Europe à partir de Lampedusa au cours de l'année écoulée.
Ces 20 dernières années, environ 20.000 personnes sont mortes en tentant de joindre l'Europe par la Méditerranée, selon des organisations internationales.