Dernière mise à jour à 08h46 le 14/11
Au Kenya, le fossé entre la Super-alliance nationale (NASA, opposition) et le parti au pouvoir Jubilé continue de se creuser, signe que l'impasse politique liée aux deux élections présidentielles controversées dans le pays n'est pas résolue.
Les dirigeants des deux principales formations politiques du pays est-africain ont maintenu des positions radicales, les alliés du président Uhuru Kenyatta (Jubilé) accusant la NASA de chercher à prendre le pouvoir de façon détournée.
Le Parti Jubilé a rejeté les appels en faveur de la formation d'un gouvernement intérimaire, faisant savoir qu'un dialogue ne sera possible qu'après l'investiture de M. Kenyatta.
Deux plaintes ont été déposées auprès de la Cour suprême contre la victoire du président en exercice.
"Vous rêvez en demandant qu'un gouvernement de transition prépare une nouvelle élection", a répondu lundi la députée Cecily Mbarire (Jubilee) au leader de la NASA, Raila Odinga.
"M. Odinga a jeté la Constitution par la fenêtre et utilise la loi de la jungle pour obtenir le pouvoir", selon elle. "Un gouvernement intérimaire n'est prévu par aucune loi kenyane".
D'un autre côté, les membres de l'opposition ont menacé d'investir Raila Odinga si M. Kenyatta prêtait serment. Ils campent sur leurs positions et estiment que la victoire de M. Odinga lui a été volée le 8 août.
"S'ils investissent M. Kenyatta, nous investirons Raila Odinga. Qu'ils aient leur pays, nous formerons le nôtre", a clamé Gladys Wanga, députée de la NASA, dimanche devant une foule en liesse à Nairobi.
Les leaders de l'opposition organisent parallèlement des rassemblements dans tout le pays, tout en boycottant des produits et en formant des Assemblées populaires, deux autres stratégies qu'ils ont adoptées.
"Le leader de l'opposition, Raila Odinga, sera de retour dans le pays vendredi. A cet effet, nous invitons tous les Kenyans à un rassemblement jeudi", a déclaré le sénateur James Orengo lundi dans un communiqué.
La rhétorique politique divise encore plus les Kenyans, qui tentent de reprendre le cours d'une vie normale après deux exercices électoraux éprouvants.
D'après les analystes, la démagogie aggrave la situation politique kenyane car la plupart des citoyens croient ce que leur disent leurs leaders.
"Ceci est dangereux pour le Kenya car c'est une menace pour l'unité", a souligné a expliqué Henry Wandera, maître de conférence en économie à Nairobi.