Dernière mise à jour à 15h00 le 18/11
Abderrahmane Souihli, le président du Haut Conseil d'Etat libyen, a déclaré jeudi que son institution se réunira la semaine prochaine pour étudier la tenue d'élections sous six mois en cas d'échec du processus de règlement politique sous l'égide de l'ONU.
A l'issue d'une rencontre à Tripoli avec Bettina Muscheidt, ambassadrice de l'Union européenne en Libye, M. Souihli, a précisé dans un communiqué que ce scrutin serait supervisé par "un gouvernement intérimaire composé de technocrates" au cas où ce processus parrainé par l'ONU échouerait.
La Mission d'appui de l'ONU en Libye (MANUL) a parrainé fin septembre dernier un dialogue à Tunis entre les différentes factions afin d'amender l'accord de paix de 2015. Sous l'impulsion de son représentant spécial Ghassan Salamé, elle entend mettre un terme à l'impasse politique dans laquelle se trouve ce pays d'Afrique du Nord depuis le renversement de Moammar Kadhafi en 2011.
Le Haut Conseil d'Etat est l'héritier du Congrès général national (CGN), l'ex-Parlement siégeant à Tripoli rival de celui de Tobrouk, la Chambre des représentants. Il fait office aujourd'hui de chambre haute du Parlement.
M. Souihli a pris soin de souligner que le Haut Conseil d'Etat était désireux de voir ces négociations aboutir en partenariat avec la Chambre des représentants en vue de "parvenir à un équilibre politique qui conduise à la paix et à la stabilité".
Mme Muscheidt a dit réitérer le soutien de l'UE au processus piloté par l'émissaire onusien Ghassan Salamé, soulignant que "des élections ne résoudront pas la crise sans que l'on ne parvienne d'abord à une réconciliation nationale et à la fin des divisions politiques".
La feuille de route proposée par M. Salamé prévoit d'amender l'accord conclu fin 2015 à Skhirat au Maroc, d'organiser une conférence nationale réunissant toutes les factions politiques, de rédiger une nouvelle Constitution, avant enfin d'élire un président et un Parlement.
M. Souihli a notamment rencontré jeudi Imad al-Sayah, président de la Commission électorale supérieure, cherchant à savoir si cette dernière pourrait organiser un tel scrutin d'ici six mois. M. Sayah a récemment confié à Xinhua que sa commission était disposée à signer un accord avec l'ONU en faveur des prochaines élections dans le pays.
En juillet dernier, le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), une puissante milice basée dans l'est du pays, et Fayez Sarraj, chef du gouvernement soutenu par l'ONU, avaient convenu à Paris de cesser les hostilités et d'organiser l'an prochain des élections présidentielle et législatives.