Dernière mise à jour à 08h50 le 22/11
Le président zimbabwéen Robert Mugabe a démissionné.
Sa démission a été annoncée mardi par le président du parlement Jacob Mudenda lors d'une session conjointe du Sénat et de l'Assemblée nationale qui discutait de la motion de destitution de M. Mugabe.
"Moi, Robert Gabriel Mugabe, au regard de la Section 96, sous-section 1 de la Constitution du Zimbabwe, remet officiellement par la présente ma démission en tant que président du Zimbabwe avec effet immédiat", a déclaré M. Mugabe dans sa lettre de démission.
Il a poursuivi : "Ma décision de démissionner est volontaire et vient de mes inquiétudes quant au bien-être des Zimbabwéens et de mon désir d'assurer une transition du pouvoir en douceur, pacifique et non-violente qui soutienne la sécurité nationale, la paix et la stabilité".
M. Mudenda a immédiatement déclaré la suspension du débat sur la destitution du président zimbabwéen et annoncé la mise en place des processus juridiques prévus pour placer un nouveau président au pouvoir mercredi au plus tard.
Cette démission survient deux jours après que le parti au pouvoir, le ZANU-PF, a destitué M. Mugabe de sa direction, l'appelant également à quitter le gouvernement en invoquant une série de griefs.
Le parti avait donné à M. Mugabe jusqu'à lundi midi pour démissionner, mais celui-ci a ignoré l'ultimatum, poussant les députés du Zanu-PF à entamer mardi des procédures de destitution à son encontre.
Toutefois, alors que les procédures de destitution se mettaient en marche, M. Mugabe a démissionné soudainement, mettant fin à près de quarante ans de domination totale du paysage politique zimbabwéen.
L'ex-vice-président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, destitué en début-novembre, avait persuadé M. Mugabe de démissionner et affirmé qu'il ne reviendrait au Zimbabwe que s'il était assuré que sa sécurité personnelle est garantie.
Dans un communiqué de presse publié mardi matin, M. Mnangagwa a confirmé s'être entretenu avec M. Mugabe lundi. Il a appelé M. Mugabe à démissionner, conformément aux souhaits du peuple qui réclamait sa démission par des manifestations ce week-end en soutien aux Forces de défense zimbabwéennes (ZDF) qui ont pris le pouvoir mardi dernier.
M. Mnangagwa a rapporté avoir dit à M. Mugabe que la crise politique et constitutionnelle actuelle dans le pays n'était pas un problème entre eux deux mais entre M. Mugabe et le peuple du Zimbabwe.
En Afrique du Sud, pays voisin, on rapporte que la circulation a été interrompue mardi à Johannesburg, la plus grande ville du pays, car des milliers de Zimbabwéens sont descendus dans les rues pour célébrer la nouvelle de la démission de leur président, Robert Mugabe.
Yeukai Shumba, enseignante âgée de 30 ans, raconte qu'elle aime et admire l'ex-président Mugabe, mais qu'il a fait l'erreur de se laisser contrôler par sa femme.
"Nous devons changer dans notre pays. Nous avons lutté si longtemps (...) C'est certain, je veux rentrer dans mon pays. J'aime mon pays, je suis fière d'être Zimbabwéenne. Je sais que les choses ne changeront pas du jour au lendemain mais j'aimerais qu'il y ait plus d'emplois pour nos jeunes. J'espère aussi voir des améliorations dans notre secteur de la santé, et une éducation abordable pour tous", a-t-elle dit.