Dernière mise à jour à 09h11 le 24/11
Une tâche considérable attend le nouveau président désigné du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa.
Alors qu'il se prépare à prêter serment en tant que second président exécutif du pays vendredi, les Zimbabwéens ont exprimé de grandes attentes à son égard.
Les partis d'opposition réclament des réformes électorales et d'autres réformes afin de mettre en place un terrain politique équitable, les simples citoyens sont plus intéressés par les questions purement alimentaires.
Les médias sociaux assistent à une avalanche de recommandations sur les choses "à faire" ou "à ne pas faire" de la part des citoyens du Zimbabwe, qui espèrent que le changement de dirigeant apportera une nouvelle ère de prospérité.
Certains ont même écrit des lettres ouvertes à M. Mnangagwa pour l'implorer de servir le peuple au mieux, ainsi qu'à sa femme Auxillia pour lui demander de ne pas interférer dans son travail, comme le faisait souvent l'ex-Première Dame Grace Mugabe.
Mercredi, M. Mnangagwa a appelé les Zimbabwéens à s'unir alors que le pays s'efforce de relancer son économie. Il a également appelé à un soutien international.
"Nous voulons la paix dans notre pays, nous voulons des emplois pour notre peuple", a-t-il dit.
Reste cependant à traduire en actes ces paroles dans ce pays confronté à un fort taux de chômage, à une hausse des prix des produits essentiels, à une pénurie de liquidités et à un sentiment global d'impuissance.
Martin Zengeni, mécanicien, estime que M. Mnangagwa devrait prendre rapidement ses distances avec le discours de haine qui caractérise la diplomatie zimbabwéenne depuis longtemps.
"Nous devons courtiser les bonnes volontés internationales en adoptant des politiques qui convaincront le monde extérieur que nous progressons sur une voie plus démocratique.
"Nous avons aussi besoin qu'il adopte un cabinet plus réduit et plus efficace, prêt à servir le peuple d'abord plutôt qu'à piller les ressources publiques. Nous ne voulons pas de copinage et cette pratique de nommer des proches au sein du gouvernement doit cesser", a-t-il dit.
M. Mnangagwa devrait aussi chercher à réduire la taille du cortège présidentiel, qui est trop importante, a estimé M. Zengeni.
Peter Chengeta, employé de banque à Harare, la capitale du pays, a estimé que M. Mnangagwa aurait moins d'un an pour faire ses preuves et qu'il devrait par conséquent apporter des politiques favorables aux investisseurs, au progrès démocratique et à l'harmonie de la communauté nationale.
"Il doit tourner le dos aux discours de haine. Critiquer ses ennemis ne nous fera pas avancer. Essayons une nouvelle configuration dans laquelle nos dirigeants non seulement prôneraient l'amour et l'unité, mais aussi dans laquelle on laisserait un processus de guérison nationale résoudre les problèmes du passé", a-t-il dit.
Mercredi, M. Mnangagwa a déclaré qu'il avait déjà commencé à recevoir les promesses de soutien de plusieurs pays.
Le Zimbabwe connaît la fondation d'une nouvelle démocratie après le départ du pouvoir de M. Mugabe, a-t-il dit.