Dernière mise à jour à 10h15 le 23/12
Deux projets sociaux ont été lancés fin de l'année dans la partie nord du Cameroun, en proie à la menace terroriste et à la crise des réfugiées depuis plus de trois ans, avec l'appui financier de l'Union européenne de 20 millions d'euros.
La mise en oeuvre des deux projets, le Projet de renforcement de la résilience des populations des régions septentrionales du Cameroun (PRESEC), et le Programme de redressement économique et social inclusif et de lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle des territoires du nord Cameroun (RESILIANT), ont été confiée à deux consortiums d'ONG.
Les populations des trois régions septentrionales du Cameroun, à savoir l'Adamaoua, le Nord et l'Extrême-Nord, pourraient bénéficier de ces deux projets, qui s'étendent tous deux sur une période de 36 mois. Pour préciser, plus de 200.000 personnes dont plus de 40.000 en enfants de moins de cinq ans seraient bénéficiaires du projet RESILIANT. Le projet PRESEC concerne 11.000 ménages soit plus de 81.000 personnes réparties entre une centaine de villages de 11 communes.
Depuis plus de trois ans, les Camerounais du "Grand-Nord" se trouvent dans l'insécurité générale notamment à cause des activités terroristes de la secte islamiste Boko Haram, et du massif fléau des réfugiés venant du Nigeria et de la Centrafrique voisins.
"L'engagement de l'Union européenne dans cette initiative participe de cette volonté partagée de mieux répondre aux défis dans cette partie du pays, de limiter les effets des crises et d'aider les populations concernées par ces mouvements à retrouver rapidement une vie et un fonctionnement normal", a indiqué Hans-Peter Schadek, chef de la délégation de l'UE au Cameroun.
Pour y arriver, les deux consortiums d'ONG travailleront en synergies pour améliorer l'accès aux services sociaux de base, avec un accent sur la prise en charge et la prévention de la malnutrition, selon Éric Arsène Sob de PRESEC et Ferdinand Abassa de RESILIANT, qui ont d'ailleurs invité les pouvoirs publics et les collectivités territoriales à leur apporter tout l'accompagnement pour la réussite de cet ambitieux mais complexe programme.
Pour Oumar Bichaïr, inspecteur général des services régionaux auprès du gouverneur de la région de l'Extrême-Nord, les deux projets sociaux se situent dans la logique des autorités camerounaises envisageant le retour définitif à la paix dans la région.
Un diagnostic de la situation ayant été réalisé par le gouvernement début-novembre, les deux projets financés par l'UE permettent d'"apporter une réponse axée non seulement sur les effets immédiats de la crise, mais aussi sur les facteurs structurels préexistants à la crise", a-t-il conclu, assurant sur la disponibilité des pouvoirs publics à apporter tout l'accompagnement nécessaire dans la réalisation des projets.