Dernière mise à jour à 09h18 le 08/02
Le bilan des violences postélectorales s'est alourdi à au moins six morts dont cinq nourrissons calcinés dans les incendies, des blessés et des dégâts matériels importants enregistrés dans différentes villes de la Guinée, a déclaré mecredi le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation Bouréma Condé.
Le ministre Condé a, dans une communication à la télévision publique ce mercredi, déploré la morts des cinq bébés dans les incendies provoqués par des militants lors des heurts, dans la sous-préfecture de Kalinko, préfecture de Dinguiraye, située à plus de 500 km au nord-est de Conakry.
Des maisons d'habitations, des cases, des greniers ainsi que des biens ont été saccagés et détruits par les militants des deux camps (parti au pouvoir et opposition), qui s'affrontaient toute la soirée du mercredi 6 février, selon des sources locales.
A cause des mêmes violences postélectorales, une personne a été tuée et plusieurs autres blessées à Kindia, localité située à plus de 150 km de la capitale guinéenne.
Pris à partie par les manifestants en banlieue de Conakry notamment dans le quartier de la cimenterie, des agents de la police nationale ont été pourchassés à coup de pierre par des jeunes, d'après des témoins.
Le véhicule de patrouille des policiers a été complémentèrent calciné par les jeunes manifestants qui accusent le parti au pouvoir d'avoir volé les élections communales organisées le 4 février dernier.
Le ministre de l'Administration du territoire a affirmé que le pays n'a pas besoin de telles violences au lendemain des élections communales qui, dit-il, se sont déroulées dans le calme et la sérénité dans tout le pays.
"Pendant que nous sommes à l'attente des résultats du vote, notre pays plonge dans une sphère de violence inouïe", a dit le ministre, avant d'ajouter que cette situation résulte du fait que des acteurs politiques s'autoproclament vainqueurs d'un scrutin dont les résultats définitifs n'ont pas été publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Il a invité les responsables des partis de porter tous les contentieux électoraux devant les juridictions guinéennes, qui sont les seules voies de recours pour protester contre les résultats d'un scrutin électoral.
"J'invite les uns et les autres à mettre fin à cette inacceptation du Guinéen par le Guinéen", a exprimé M. Condé pour qui l'on doit se tourner résolument vers le destin commun.
La CENI proclamera dans les 72 heures, les résultats définitifs des élections communales, après toutes les opérations de comptage et de centralisation des bulletins de votes dans les commissions administratives de centralisation des votes.
Dans un communiqué publié mercredi à Conakry par le bureau du système des Nations Unies, le représentant spécial du secrétaire général et chef du bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas, déclare avoir regretté les "récentes violences qui ont occasionné des pertes en vies humaines".
Il affirme avoir suivis de très près "la tenue des élections communales en Guinée, avec dit-il le bon déroulement du scrutin du 4 février 2018 en dépit des imperfections notées çà et là".
Pour lui, le succès de ces élections est la "responsabilité de tous les acteurs concernés" qui doivent oeuvrer pour renforcer les institutions démocratiques en Guinée.
Mohamed Ibn Chambas a exhorté les leaders de partis politiques guinéens et leurs sympathisants à résoudre tout différend lié au processus électoral d'une manière pacifique et à travers les voies légales.
Interpellé par des medias locaux, les leaders politiques de l'opposition et ceux de la majorité présidentielle ont déclaré n'avoir jamais appelé leurs militants à protester contre les résultats de tel ou tel bureau de vote à travers le pays.