Dernière mise à jour à 08h33 le 11/10
Les gouvernements africains et leurs partenaires devraient agir de manière prioritaire sur les maladies mentales en hausse qui affectent la jeunesse du continent, a déclaré mercredi une responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'occasion de la Journée mondiale de la santé Mentale.
Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, a noté que la population jeune du continent porte le poids des désordres mentaux, d'où le besoin d'interventions pour enrayer ce problème sanitaire.
"Dans la région africaine, 5 % de la population âgée de moins de 15 ans souffrent de désordres mentaux. La plupart des cas ne sont pas détectés et restent non traités, avec des conséquences graves sur le long terme pour la santé mentale", a souligné Mme Moeti.
Les pays africains et le reste du monde célèbrent cette année la Journée mondiale de la santé mentale avec pour thème "Jeunes et santé mentale dans un monde en changement".
D'après Mme Moeti, un calendrier scolaire stressant, les abus émotionnels à domicile combinés à la pauvreté sont responsables des maladies mentales qui affectent les jeunes et les adolescents d'Afrique.
"Bien que les pays africains fassent des progrès, beaucoup reste encore à faire pour bâtir la résilience mentale dès le plus jeune âge pour aider à empêcher les détresses mentales chez les adolescents et les jeunes adultes", a fait remarquer Mme Moeti.
"La santé mentale est fondamentale pour l'ensemble de l'état de santé et pour atteindre les objectifs de développement durable", a-t-elle ajouté.
Au niveau mondial, 10 % à 20 % des enfants et adolescents souffrent de désordres mentaux qui conduisent au suicide et à l'adoption de comportements violents.
Selon l'OMS, les technologies modernes, la consommation excessive d'alcool et de drogues dures ont aggravé les désordres mentaux chez les jeunes dans un monde de plus en plus urbanisé.
Face au fardeau croissant des désordres mentaux, l'OMS a développé des outils pour aider les parents, les soignants et les enseignants à acquérir des compétences en faveur des adolescents vulnérables.
"Nous recommandons la formation continue du personnel de la santé pour lui permettre de détecter et de gérer les problèmes communs de santé mentale dans les communautés. L'intégration de la santé mentale dans les soins de santé de base est une priorité pour l'OMS", a expliqué Mme Moeti.
Elle a souligné qu'une intervention politique solide est essentielle pour endiguer de manière efficace le fardeau croissant des désordres mentaux en Afrique.