Dernière mise à jour à 10h02 le 06/11
Tant que les pays africains ne parviendront pas à résoudre la question du financement de leurs infrastructures, leurs chances d'atteindre les objectifs inscrits dans l'Agenda 2063 de l'Union africaine seront très minces, a estimé l'ancien chef d'Etat béninois, Thomas Boni Yayi, dans une tribune libre publiée lundi à Cotonou.
"Investir dans les infrastructures se traduira plus que probablement par une productivité accrue, des gains de compétitivité, une économie plus diversifiée et, enfin, par la création d'emplois ", a-t-il affirmé.
Pour lui, avec 38% de sa population ayant accès à l'électricité, moins de 10% de taux de pénétration de l'Internet, seulement un quart du réseau routier bitumé, des installations portuaires peu développées, l'Afrique a d'importants défis à relever en vue d'opérer un décollage économique.
Estimant que la plus grande problématique à résoudre dans le domaine des infrastructures réside dans la mobilisation des ressources pour leur financement, l'ancien président de l'Union Africaine a souligné, en citant la Banque mondiale, que le continent africain aurait besoin d'environ 50 milliards de dollars par an pour combler ce manque.
"Au cours des dix prochaines années, les pays africains vont s'engager dans la construction du chaînon manquant de l'autoroute transafricaine, la libéralisation du ciel africain et, d'ici 2020, à une augmentation de 50% de la production et de la distribution d'électricité, à l'opérationnalisation de tous les pôles d'énergie et à une augmentation de 50% de l'accès à internet à haut débit ", a noté M. Boni Yayi.
A cet effet, il a rappelé que l'agenda adopté en juin 2014 lors du sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique encourage le partenariat entre les secteurs publics et privés, considéré comme un levier pour la mise en œuvre des projets régionaux d'infrastructure.