Dernière mise à jour à 08h19 le 30/11
Des milliers de personnes ont manifesté à Lomé pour protester contre le processus en cours pour les élections législatives prévues le 20 décembre, a constaté jeudi l'agence Xinhua sur place.
A l'appel de la Coalition de 14 partis de l'opposition (C14), la manifestation s'est déroulée également dans des villes secondaires du pays et devra reprendre samedi, après une pause vendredi.
La manifestation a connu des heurts avec les forces de l'ordre et de sécurité surtout dans la banlieue nord de Lomé où un impressionnant dispositif sécurité a été constaté tôt le matin.
Essentiellement, la C14 réclame l'arrêt du processus électoral en cours, la réalisation des réformes constitutionnelles touchant la limitation du mandat présidentiel, le vote des Togolais de l'étranger.
Il s'agit des réclamations qui sont, pour la plupart, à l'origine de la crise socio-politique qui agite le Togo depuis août 2017 et qui a connu une décrispation avec le dialogue politique ouvert en février 2018 entre la C14 et le parti au pouvoir.
Alors que la C14 désapprouve l'organisation des législatives le 20 décembre et menace de l'empêcher par "tous moyens", la Commission électorale nationale indépendante (CENI) maintient le cap et apporte les dernières touches au processus.
L'organe chargé de la supervision des élections au Togo a entamé l'audit du fichier électoral issu du recensement électoral boycotté par la C14 et a annoncé, mercredi, avoir radié 38 308 enregistrements multiples et 33 825 inscrits mineurs.
A ce jour, 890 candidats sont déclarés en lice pour les législatives du 20 décembre et devront entamer le 4 décembre la campagne électorale. Ils proviennent de 12 partis politiques et regroupements de partis politiques, et de 18 listes d'indépendants.
Contrairement à la C14, d'autres partis de l'opposition dont l'Union des forces du changement (UFC), la Convergence patriotique panafricaine (CPP), le Nouvel engagement togolais (NET), le Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) et le parti au pouvoir Union pour la république (UNIR) se mobilisent pour le scrutin.
La grande mobilisation est observée au niveau du parti UNIR qui a même achevé mercredi un séminaire de formation de deux jours pour ses 183 candidats.
Sous le thème "Législatives 2018, enjeux et défis", le séminaire visait à renforcer les capacités des candidats en matière de techniques oratoires, d'art de convaincre et d'autres instruments et stratégies modernes de conquête de l'électorat.