Dernière mise à jour à 09h00 le 29/11
Une route dans le désert de Kubuqi, flanquée d'une végétation luxuriante. (Photo / Xinhua) |
« Le sable s'était accumulé devant notre maison, bloquant la porte pendant la nuit. Nous avons dû sortir par la fenêtre et utiliser une pelle pour dégager le sable », a déclaré Chen Ningbu, un habitant de la bannière de Hanggin, dans la région autonome de Mongolie intérieure (nord de la Chine).
Aujourd'hui âgé de 70 ans, M. Chen a raconté aux journalistes à quoi ressemblait la vie dans le désert de Kubuqi lors de sa visite d'une exposition commémorant le 40e anniversaire du lancement de la politique de réforme et d'ouverture par la Chine le 26 novembre.
« Nous vivions dans des cabanes en pisé qui étaient régulièrement ensevelies sous les sables mouvants toutes les quelques années, nous devions donc nous déplacer fréquemment », a-t-il rappelé. La bannière de Hanggin a été envahie par les sables du désert de Kubuqi pendant des générations. Le désert, situé à environ 800 kilomètres à l'ouest de Beijing, est le septième plus grand de Chine et une source de tempêtes de sable menaçant la capitale.
« Au printemps, les tempêtes de sable frappaient souvent notre village. Quand elles arrivaient, le ciel était couvert et il faisait noir. Le sable cinglait le visage des gens, leur causant des contusions et faisant gonfler leurs paupières gonflées », a-t-il ajouté.
Mais depuis le lancement d'un projet de verdissement il y a trois décennies, la vie des habitants de la région a été bouleversée et les zones désertiques considérablement réduites.
C'est l'Elion Resources Group, une entreprise locale, qui a lancé cette initiative de plantation d'arbres en 1988. Pour aider les agriculteurs et les éleveurs locaux à sortir de la pauvreté, la société les a engagés pour planter et prendre soin des arbres. L'entreprise fournit des plants aux résidents et les paie si les arbres survivent et respectent les normes.
Selon M. Chen, berger, au début, travailler une journée dans le désert, planter, arroser ou tailler des arbres pouvait rapporter une vingtaine de yuans. Aujourd'hui, une journée de travail acharné peut rapporter entre 300 et 400 yuans. Il a ajouté que le programme de plantation d'arbres profite non seulement aux résidents locaux, mais également aux travailleurs migrants des provinces et régions voisines telles que le Gansu, le Shaanxi et le Ningxia.
Au cours des trois dernières décennies, plus de 6 000 kilomètres carrés du désert de Kubuqi, soit le tiers de sa superficie, ont été recouverts de végétation.
En plus de planter des arbres, Elion a également développé un mode multi-industries pour maintenir le projet de verdissement durable sur le plan financier. La réglisse, une plante médicinale chinoise largement utilisée qui est capable d'améliorer le sol, est cultivée dans le désert. La culture de cette plante a augmenté les revenus des producteurs tout en fertilisant le sol.
Mais Elion tire également parti de l'abondance de soleil dans le désert pour développer l'énergie solaire.
Zhang Xiangqian est un berger local qui travaille dans une équipe de construction qui installe des panneaux solaires dans le désert. Selon lui, les panneaux solaires peuvent ralentir les vents et réduire l'évaporation de l'eau, offrant ainsi un environnement plus agréable pour la croissance des plantes. Des plantes telles que la réglisse peuvent aussi être cultivées à l'ombre des panneaux et parmi elles, des oies et des poulets se promènent, fertilisant le sol avec leurs excréments. Zhang Xiangqian a également précisé que l'équipe de construction, qui emploie plus de 100 personnes, donne la priorité aux villageois pauvres qui travaillent pour augmenter leurs revenus.
Selon Elion, plus de 2 000 hectares de panneaux solaires ont été érigés à ce jour, d'une capacité de production installée de 510 MW.
Au cours des trois dernières décennies, plus de 100 000 habitants ont été sortis de la pauvreté grâce au projet de boisement et aux autres industries du désert de Kubuqi. Et le revenu annuel moyen par habitant des familles démunies est passé de moins de 400 à 15 000 yuans.
« Autrefois, nous étions d'une pauvreté que vous ne pouvez pas imaginer. Dans une famille de trois enfants, il n'y avait qu'un seul pantalon. Et c'est pourquoi un seul enfant pouvait sortir à la fois », a dit M. Chen, qui a ajouté que « Comme il n'y avait pas de route dans le désert, les enfants n'allaient à l'école qu'à l'âge de 12 ou 13 ans. Quand nous tombions malades, nous ne pouvions pas aller à l'hôpital et nous devions prendre des analgésiques ou nous faire des injections pour soulager la douleur ».
Mais aujourd'hui, a-t-il souligné, la plupart des habitants de son village ont emménagé dans de nouvelles maisons et ont des revenus stables provenant de la plantation d'arbres et d'autres emplois.
« L'environnement naturel s'est beaucoup amélioré. Dans le passé, la végétation était rare et ne pouvait nourrir que quelques animaux. Une famille ne pouvait élever au maximum que quelques vaches et chèvres, alors qu'aujourd'hui une grande ferme peut élever jusqu'à 500 vaches », a-t-il déclaré. « Je remercie le gouvernement et le groupe Elion d'avoir changé ma vie et je souhaite continuer à planter des arbres pour améliorer encore l'environnement de Kubuqi ».