Dernière mise à jour à 08h19 le 30/11
"Quelque 185 617 affaires pénales, toutes infractions confondues, ont été enregistrées au cours des dix premiers mois de l'année 2018, chiffre qui pourrait atteindre 200 000 à la fin de l'année en cours", a révélé jeudi le directeur général de l'Institut tunisien des études stratégiques (ITES), Neji Jalloul.
Présentant les résultats d'une étude menée par l'ITES sur la criminalité en Tunisie, l'ancien ministre tunisien de l'Education, Neji Jalloul a rappelé que le nombre d'affaires pénales en 2017 était de l'ordre de 196 848 contre 173 070 en 2016.
Selon M. Jalloul, 48% des prisonniers impliqués dans ces affaires sont des jeunes et 58% ont entre 15 et 19 ans.
Le district du Grand Tunis occupe la première place dans la criminalité, puis les provinces de Sousse (centre-est), Nabeul (nord-est), Sfax (sud-est) et Tataouine (sud-est), a-t-il ajouté.
"Ces chiffres sont à la fois inquiétants et alarmants d'autant plus qu'ils menacent la cohésion sociale et la sécurité du pays", a-t-il mis en garde.
À cet égard, M. Jalloul a affirmé qu'il était impératif voire même urgent de "trouver des solutions efficaces pour lutter contre ce phénomène qui, dit-il, prend de l'ampleur en raison de plusieurs facteurs : l'instabilité politique, économique et sociale, la détérioration du pouvoir d'achat, le discours de haine, le chômage, la pauvreté, la démission des parents et le décrochage scolaire (près d'un million d'enfants ont quitté l'école depuis la révolution et sont actuellement au chômage et sans surveillance)".
Dans ce sens, Neji Jalloul a proposé la création de certains statuts de "conseiller familial" et d'éducateur devant être dépêchés dans les quartiers souffrant de ces problèmes, outre la mise en place d'unités de contrôle et de supervision pédagogique dans les écoles.
"Il faut également ajouter, a-t-il conclu, la création de services régionaux de police judiciaire, le renforcement du système de surveillance par caméras, la création d'une base de données commune entre le ministère de la Justice et le ministère de l'Éducation ".