Dernière mise à jour à 09h26 le 15/03
Réunis mercredi dans la capitale tchadienne, les treize pays membres du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) ont décidé de redonner un nouveau souffle à cette organisation régionale minée par des problèmes financiers et de personnel.
Les 54e assises du conseil des ministres du CILSS, qui se sont achevées dans la nuit de mercredi à N'Djaména, capitale du Tchad, ont mis en exergue les nombreuses difficultés qui minent l'organisation: le fort taux d'arriérés de paiement des contributions des Etats et le déficit des ressources humaines, qui entraine une surcharge de travail du personnel de l'organisation.
Créée en 1976 lors de la première sécheresse qui a frappé durablement le Sahel, le CILSS concentre ses missions autour de la sécurité alimentaire et de la gestion des ressources naturelles. Il s'agit depuis de longues années d'une zone de turbulence financière. Les Etats membres ne paient pas régulièrement leurs cotisations, et les effets du changement climatique y sont de plus en plus difficilement supportables.
"Plus de 90% du budget du CILSS reste tributaires des partenaires techniques et financiers. Cela constitue une faiblesse que nous devrons relever en mettant en place des mécanismes pour y faire face", a déclaré le ministre burkinabé de l'Agriculture, Salifou Ouédraogo, par ailleurs coordonnateur du CILSS qui a invité le secrétariat exécutif à en faire une priorité en 2019.
"Le Sahel est l'une des régions les plus vulnérables du monde face au changement et à la variabilité climatique", a déploré Djimet Adoum, secrétaire exécutif du CILSS.
Conséquence de cet enlisement financier, la réforme de l'organisation marque le pas. Pour améliorer les comptes de l'institution, un processus de recrutement sera engagé en novembre 2019 jusqu'en février 2020. Le plan d'opération et le budget 2019-2020 du CILSS ont également été adoptés, mais leurs montants n'ont pas été dévoilés.
Le mandat de M. Adoum à la tête du secrétariat exécutif a été prolongé jusqu'au terme de la réforme engagée.