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Une entreprise privée chinoise va faire son premier lancement orbital fin mars

le Quotidien du Peuple en ligne | 14.03.2019 15h00

Les entreprises privées jouent un rôle important dans presque tous les aspects de l'économie chinoise et elles commencent maintenant à s'aventurer dans un domaine de premier plan longtemps dominé par les entreprises d'État, l'industrie spatiale.

Le duopole des géants appartenant à l'État, China Aerospace Science and Technology Corp et China Aerospace Science and Industry Corp, demeure incontesté, car ils contrôlent la partie la plus essentielle de l'activité spatiale, à savoir les fusées porteuses. Cependant, les acteurs privés semblent être sur le point de briser ce duopole.

Dans la dernière tentative en date du secteur privé, OneSpace Technology, une start-up basée à Beijing, a annoncé le 12 mars avoir achevé la construction et les tests de sa première fusée, l'OS-M, et qu'elle était prête à la transporter jusqu'au Centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le nord-ouest de la Chine, pour la première mission du modèle fin mars.

Si la mission réussit, OS-M deviendra la première fusée porteuse conçue et construite par une société chinoise privée à réaliser un lancement orbital.

En octobre, LandSpace, une autre société spatiale privée basée à Beijing, a lancé une fusée porteuse, la première de sa série ZQ 1, depuis le centre de Jiuquan, afin de mener à bien une mission orbitale. Cependant, la fusée, qui transportait un petit satellite, n'a pas réussi à atteindre l'orbite en raison de dysfonctionnements mécaniques.

OneSpace a précisé le 12 mars dans un communiqué que l'OS-M est un type de fusée à propergol solide à quatre étages. Elle mesure 19 mètres de long et pèse 20 tonnes lorsqu'il est chargée de carburant et de satellites. Son propulseur est capable de placer des satellites en orbite à des altitudes comprises entre 200 et 1 000 kilomètres au-dessus de la Terre.

Selon Zhang Jie, concepteur en chef de l'OS-M, les ingénieurs ont examiné et testé la compatibilité et la stabilité des équipements montés sur la fusée et la rampe de lancement. Ils ont également vérifié la séquence de lancement, les contrôles au sol et les procédures de suivi, a-t-il ajouté.

Fondée par Shu Chang, surnommé l'Elon Musk chinois, et plusieurs compagnons en 2015, OneSpace Technology a réalisé avec succès deux lancements suborbitaux de sa fusée sonde OS-X et a reçu d'énormes investissements du marché des capitaux. La société souhaite désormais prospérer sur le marché en plein essor de l'espace commercial en Chine.

Depuis le début de l'industrie spatiale chinoise, la recherche et le développement de fusées porteuses sont étroitement contrôlés par des entreprises d'État. Cependant, à la suite de la montée en puissance des entreprises privées dans la sphère spatiale mondiale, le gouvernement chinois s'est rendu compte qu'il était nécessaire d'introduire de nouveaux acteurs pour stimuler l'innovation et la concurrence et pour combler les lacunes du marché laissées par les entrepreneurs publics.

Le président Xi Jinping a demandé au secteur spatial national, longtemps isolé, d'ouvrir ses portes aux acteurs privés et de tirer parti de leur participation pour promouvoir une croissance durable.

Plusieurs ministères ont publié des politiques et des lignes directrices encourageant les entreprises privées à prendre part aux activités liées à l'espace. En conséquence, près de 10 entreprises de fusées privées ont vu le jour en Chine au cours des trois dernières années. OneSpace, i-Space et LandSpace, toutes basées à Beijing, sont même devenues des entreprises leaders en matière de capacités de recherche et de production, ainsi que de financement.

LandSpace et i-Space ont également annoncé leur intention de procéder à au moins un lancement de leurs fusées porteuses, mais n'ont toutefois pas encore publié de calendrier.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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