Mauritanie : marche à Nouakchott pour les droits des descendants d'esclaves

Des milliers de Mauritaniens issus de toutes les couches de la société ont pris part, lundi à Nouakchott, à une marche de revendication pour les droits des "Haratines" (descendants d'esclaves), demandant l'égalité des droits économiques, politiques et sociaux, a constaté un correspondant de Xinhua.

Au cours de cette manifestation autorisée par l'administration, les participants ont scandé des slogans en faveur de l'égalité dans l'accès aux droits, à la justice, à l'éducation pour cette frange de la société "victime d'une injustice historique", selon les promoteurs de ce mouvement.

Cette marche est initiée par le Manifeste des droits politiques, économiques, sociaux des Haratines, un mouvement né en 2013 après la publication d'un document revendiquant les droits des descendants d'esclaves, qui sont considérés comme une couche "marginalisée" de la société mauritanienne.

Selon l'avocat et député El Id Ould M'Barek, dirigeant de ce mouvement, "le public issu de toutes les composantes de la société a pris conscience de l'urgence de la question des droits des Haratines pour prendre part à cette marche qui constitue en soi, un message d'espoir, de sérénité pour une Mauritanie réconciliée avec elle-même".

M. M'Barek, qui s'exprimait devant les marcheurs en présence de leaders politiques, a ajouté que "nous sommes un peuple sans complexe, conscient de l'importance de son histoire, fort de sa diversité culturelle, économique et sociale".

S'adressant aux candidats à la présidentielle de juin prochain présents parmi le public, le leader haratine a rélévé que "la marche de ce soir vous a adressé un message selon lequel vous avez un mandat exceptionnel, une fois élus, pour prendre les dispositions les plus urgentes garantissant la solution de la question des droits des Haratines".

Pour Mohamed Vall Ould Hendheya, un autre rédacteur du Manifeste, beaucoup de progrès ont été constatés depuis mai 2013 (année de proclamation du Manifeste des droits des Haratines), notamment dans le sens de la prise de conscience de la légitimité des droits des Haratines au sein de toutes les composantes de la société.