Dernière mise à jour à 09h49 le 30/04
Alors que des travailleurs du monde entier doivent célébrer mercredi la Fête du travail, les travailleurs du Zimbabwe n'ont pas de quoi se réjouir, et aspirent au contraire à de meilleures conditions de travail face aux difficultés économiques graves.
Une multitude de problèmes, comprenant l'érosion des salaires face à des prix des matières premières en hausse continue, l'absence d'accès aux infrastructures sanitaires et sociales et le manque d'opportunités d'emploi, rendent les conditions de vie des travailleurs zimbabwéens bien sévères, rappelle le secrétaire général de la fédération intersyndicale Zimbabwe Congress of Trade Unions (ZCTU), Japhet Moyo.
Lors d'une interview auprès de Xinhua, M. Moyo a indiqué que la part de l'économie informelle continuait de progresser, et que le pouvoir de négociation des travailleurs se réduisait parce que les syndicats ont perdu de nombreux membres à cause de la fermeture d'entreprises.
"La situation des travailleurs n'est pas bonne actuellement. Depuis un certain temps les travailleurs peinent à obtenir des salaires durables à cause de la fragilité de l'économie."
La plupart des citoyens zimbabwéens souffrent actuellement d'une dégradation du pouvoir d'achat car les prix des matières premières continuent d'augmenter tandis que les revenus stagnent.
Les prix ont augmenté de 25 % à 75 % ces dernières semaines et le taux d'inflation au mois de mars a également progressé.
Le ZCTU est une fédération réunissant la plupart des syndicats du Zimbabwe, cependant M. Moyo s'inquiète de la baisse des effectifs des syndicats.
"Nous avons peu d'employés actuellement. Les syndicats n'ont plus le pouvoir de négociation associé à un grand nombre d'adhérents", a-t-il souligné.
M. Moyo a reconnu que les travailleurs étaient dans une situation difficile et qu'ils ne pouvaient plus organiser de mouvements pour réclamer des salaires plus élevés car les employeurs affirment que des salaires élevés rendraient l'activité instable et entraînerait par la suite des fermetures d'entreprises.
"Ces défis sont échappent désormais aux travailleurs. Il est impératif de moderniser l'économie pour que les travailleurs puissent aussi avoir de bons salaires", a-t-il dit.
Les pénuries de devises étrangères ont également frappé durement les entreprises, à tel point que beaucoup d'entre elles fonctionnent en dessous de leur capacité, ce qui oblige des travailleurs à accepter des réductions d'horaires et de salaires en conséquence.
Le taux de chômage est officiellement évalué à 6,6 %, cependant selon M. Moyo, de plus en plus de travailleurs perdent leur emploi.