Dernière mise à jour à 10h01 le 22/05
Le haut représentant de l'ONU en Libye a mis en garde mardi que ce pays arabe se trouve au bord d'une guerre civile qui pourrait conduire à une division permanente.
"La Libye est au bord de plonger dans la guerre civile, ce qui pourrait entraîner une division permanente de ce pays. Il faudra des années pour réparer les dommages déjà causés, et uniquement si la guerre prend fin immédiatement", a dit Ghassan Salame, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, lors d'une présentation devant le Conseil de sécurité.
"Ceci est le rapport que j'essaie depuis près de deux ans d'éviter d'avoir à publier. Après quarante-huit jours d'attaque de Tripoli par les forces du général Haftar, il y a déjà eu trop de morts et de destruction", a-t-il dit, en référence à la nouvelle offensive contre la capitale libyenne lancée le 4 avril par l'armée nationale libyenne menée par le général Khalifa Haftar.
Les conséquences et les risques de ce conflit sont déjà douloureusement claires, en particulier pour la population libyennes, avec plus de 460 morts dont 29 civils, plus de 2 400 blessés dont la majorité de civils, et plus de 75 000 personnes forcées d'abandonner leur foyer, toutes des civils. Plus de la moitié des déplacés sont des femmes et des enfants, a dit M. Salame.
Les acteurs humanitaires estiment que plus de 100 000 hommes, femmes et enfants restent piégés dans des zones immédiatement sur la ligne de fronts, et que plus de 400 000 autres se trouvent dans des zones directement affectées par les affrontements, a-t-il précisé.
La situation des migrants et des réfugiés en Libye était déjà terrible avant le conflit, mais ces conditions difficiles ont encore été aggravées, a-t-il dit, ajoutant que près de 3 400 réfugiés et migrants étaient piégés dans des centres de détention exposés à, ou situés à proximité des combats.
Les agences humanitaires de l'ONU travaillent en permanence pour transférer les personnes les plus vulnérables de zones affectées par les conflits vers des endroits plus sûrs, a-t-il dit.