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Le commerce électronique à la mode dans la coopération sino-africaine

Xinhua | 29.06.2019 11h09

Sous le Pavillon du Bénin à la première édition de l'Exposition économique et commerciale sino-africaine, qui se tient du 27 au 29 juin à Changsha (centre-est de la Chine), l'entrepreneur béninois Gilles Adamon est chargé de recevoir les clients, tentant de trouver des partenaires susceptibles de l'aider à lancer ses produits sur le marché chinois.

Gérant d'une société familiale qui fabrique des produits cosmétiques à base de karité, un fruit populaire en Afrique de l'Ouest, Gilles Adamon a bien noté les énormes potentiels du commerce électronique en Chine. "Je compte trouver des partenaires pour le commerce électronique, grâce auquel je pourrai vendre mes produits en ligne, où se trouvent des millions de clients," a-t-il souhaité.

L'AMBITION DE L'AFRIQUE EN COMMERCE ELECTRONIQUE

La vice-présidente du Conseil des affaires tuniso-chinoises, Dhouha Mizouni Chtourou, a une ambition plus grande en commerce électronique.

"Nous allons signer un accord avec une société chinoise spécialisée dans le commerce électronique pour créer notre plateforme en ligne qui nous aidera à mieux promouvoir les produits et les services tunisiens", a dit celle qui est également membre de la plus grande centrale patronale du pays.

Les avantages offerts par la partie chinoise sont la technologie, les talents et la gestion, a précisé Mme Chtourou, ajoutant que l'atout de son pays était sa position stratégique dans la région du Maghreb.

"Le secteur des technologies de l'information et de la communication en Tunisie est sur la bonne voie, et les jeunes talents en la matière sont nombreux. Ce sont des facteurs clé pour la réussite du commerce électronique en Tunisie," a-t-elle expliqué.

Selon elle, cette plateforme pourrait créer bon nombre d'emplois, augmenter les revenus de la jeunesse, et consolider le rôle de hub que joue son pays dans la région.

L'AMBITION DES ENTREPRENEURS CHINOIS EN AFRIQUE

Les entrepreneurs chinois ciblent depuis longtemps avec discernement le marché africain et l'ont intégré dans leur plan mondial de développement du commerce en ligne.

Yang Tao, ayant travaillé en Afrique pour développer un système de paiement mobile, M-Pesa, en collaboration avec les grands opérateurs de communications, a décidé en 2014 de créer son propre empire de commerce électronique, Kilimall ; dont le nom est la combinaison entre la montagne la plus haute d'Afrique, le Kilimandjaro, et le mot anglais "mall" (centre commercial).

En 2018, plus de 5.000 fournisseurs offrent, à travers Kilimall, plus de 10 millions d'articles à pas moins de 5 millions d'inscrits, dont en particulier des Kényans, des Ougandais et des Nigériens. "Le nombre des commandes a atteint un pic de 100.000 par jour," a fait savoir le jeune entrepreneur.

Plus de 450 millions d'Africains ont un accès facile à l'Internet, alors que ce continent est presque vierge dans le domaine du commerce électronique, confronté aux obstacles majeurs que constituent l'insuffisance des infrastructures et les problèmes de logistique.

M. Yang a donc fait installer des centaines de Kilishop, des points de service, dans les habitations et les villages éloignés pour mieux servir les clients qui peuvent y récupérer ou y déposer leurs colis.

"Nous pouvons fièrement déclarer que nos clients pourront recevoir leur colis en 2 à 5 jours une fois la commande effectuée," a annoncé le fondateur.

En effet, Kilimall offre également une autre voie pour les produits africains exportés vers la Chine. Grains de café, fleurs, vins... ces spécialités africaines sont désormais disponibles pour les Chinois sur cette plateforme, en un clic.

"Le commerce électronique doit se faire dans les deux sens, pour ainsi intensifier le volume du commerce et créer davantage d'opportunités," a conclu M. Yang.

LA FORMATION EST CRUCIALE POUR L'AVENIR

En plus des initiatives entreprenariales ambitieuses telles que celle de M. Yang, les géants tels qu'Alibaba, la plus grande société de commerce électronique chinoise, ont également investi en Afrique.

En octobre dernier, Alibaba a signé un accord avec le gouvernement rwandais pour assurer la mise en place de la Plateforme de Commerce mondial électronique (eWTP), première du genre en Afrique. Cette notion a été lancée à l'initiative de la société pour l'édification d'un réseau numérique qui englobe le paiement électronique, la logistique, les douanes ainsi que la gestion des données.

Sur ce réseau, la formation des talents qualifiés demeure toujours cruciale pour l'avenir du développement. Selon un responsable du projet, il est prévu qu'une vingtaine d'étudiants rwandais aillent suivre des cours dans une université à Hangzhou, une ville située à l'est de la Chine et qui abrite le siège d'Alibaba, en septembre prochain, en vue d'y obtenir un diplôme.

Aux yeux de Charles Kayonga, ambassadeur du Rwanda à Beijing, le commerce électronique est le laissez-passer pour le monde à venir.

"En coopération avec les Chinois dans le domaine du commerce électronique, nous pouvons d'une part vendre nos produits et promouvoir notre pays, et d'autre part nous préparer à l'avènement du monde numérique", a déclaré le diplomate à Xinhua.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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