Dernière mise à jour à 10h26 le 18/07
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré mercredi que l'épidémie de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) est devenue une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC).
La déclaration du directeur général de l'OMS a été faite suite à une réunion du Comité d'urgence du règlement sanitaire international concernant la maladie à virus Ebola en RDC.
"Il est temps que le monde entier prenne connaissance et redouble d'efforts. Nous devons travailler ensemble de manière solidaire avec la RDC pour mettre fin à cette épidémie et mettre en place un meilleur système de santé", a déclaré le directeur général de l'OMS, ajoutant qu'un travail "extraordinaire" a été accompli pendant presque un an dans des circonstances difficiles.
"Le risque de dissémination d'Ebola dans la région reste élevé, mais il reste faible en dehors", a affirmé le dr Tedros.
Le comité a examiné l'évolution de l'épidémie, notamment le premier cas récemment confirmé à Goma, une ville située à la frontière avec le Rwanda.
Il s'agit de la quatrième réunion du comité d'urgence depuis la déclaration du foyer de l'épidémie en août 2018.
Le comité a exprimé à cette occasion sa déception sur les retards de financement qui ont affecté la réponse à l'épidémie, tout en soulignant la nécessité de protéger les moyens de subsistance des personnes les plus touchées par l'épidémie par le maintien des voies de transport et des frontières ouvertes.
"Il est également crucial que les Etats n'utilisent pas la PHEIC comme prétexte pour imposer des restrictions au commerce ou aux voyages, ce qui aurait un impact négatif sur la réaction (à l'épidémie), la vie et les moyens de subsistance des habitants de la région ", a déclaré le professeur Robert Steffen, président du le comité d'urgence.
Selon l'OMS, la déclaration d'urgence sanitaire mondiale ne préjugeait pas de l'efficacité des équipes sanitaires sur place, "mais était plutôt une mesure pour reconnaître les risques potentiels au niveau local et régional et la nécessité d'une action intensifiée et coordonnée pour y faire face".
Pour mieux coordonner la lutte contre l'épidémie, une réunion de haut niveau sur la flambée de maladie à virus Ebola en RDC a été déjà tenue lundi dernier à Genève.
Y étaient présents, à part le directeur général de l'OMS, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'ONU et coordonnateur des secours d'urgence, Mark Lowcock, le ministre de la Santé de RDC, le dr Oly Ilunga, et le ministre de la Solidarité et de l'Action humanitaire, Bernard Biando Sango.
Un premier cas de fièvre hémorragique Ebola a été enregistré dimanche dernier à Goma. Le malade est un homme en provenance de Butembo, l'un des principaux foyers de la maladie dans la province du Nord-Kivu en RDC.
A ce jour, près de 3.000 agents de santé ont été vaccinés contre la maladie à Goma. Plus de 1.650 personnes sont décédées au cours de la flambée actuelle, tandis que 12 nouveaux cas environ sont signalés chaque jour, selon les statistiques de l'OMS.