Dernière mise à jour à 13h08 le 23/08
La position proactive de la Chine contre le trafic illicite d'espèces sauvages en Afrique ces dernières années a contribué à faire évoluer les tendances en matière de criminalité liée au trafic d'espèces sauvages en Afrique, selon une nouvelle publication de l'Institut d'études de sécurité (ISS).
L'ISS, une organisation africaine à but non lucratif, a souligné jeudi dans sa dernière publication hebdomadaire, intitulée "La Chine est la clé de la réduction du trafic des espèces sauvages en Afrique", que "la position proactive de la Chine contre le trafic illicite d'espèces sauvages en Afrique ces dernières années a contribué à faire évoluer les tendances de ce crime".
Selon l'ISS, tandis que certains pays d'Afrique ont développé une coopération avec la Chine, le trafic d'espèces sauvages s'est déplacé vers d'autres parties du continent.
"Cela montre que des mesures plus sévères fonctionnent, et que les pays africains à taux élevé de traite devraient faire de même", a estimé l'Institut.
Notant que, depuis 2017, la Chine a fermé son marché intérieur de l'ivoire et interdit la transformation commerciale des cornes de rhinocéros et des os de tigre, l'ISS a également rappelé que la Chine avait "renforcé la législation régissant le commerce de la faune et de la flore menacées".
Peng Youdong, directeur adjoint de l'Administration nationale des forêts et des prairies (NGFA) de Chine, avait récemment noté que Beijing avait fourni des fonds, des technologies et de l'expertise pour renforcer la protection de la faune sauvage en Afrique.
"Ces dernières années, la coopération sino-africaine en matière de conservation de la vie sauvage s'est bien développée", a déclaré M. Peng lors d'un récent atelier organisé à Nairobi, la capitale du Kenya, sur la réponse au trafic d'espèces sauvages.
"La coopération entre les pays africains et la Chine constitue un puissant moyen de dissuasion pour les responsables de trafic", a affirmé l'ISS, qui a également cité Taye Teferi, coordinateur des politiques et partenariats pour l'Afrique du réseau de surveillance du commerce d'espèces sauvages TRAFFIC, selon lequel "la coopération entre les pays africains et la Chine dissuade fortement les cerveaux ou chefs de réseaux".
"Cela est principalement dû à la peur de l'extradition vers la Chine, où les coupables pourraient être passibles de peines plus lourdes", a indiqué l'ISS, précisant que "le Cameroun et le Nigeria devraient échanger des informations avec la Chine sur des réseaux criminels".
L'ISS a également appelé les pays d'Afrique centrale et occidentale à "agir rapidement pour bloquer les réseaux de criminels spécialisés dans la faune sauvage et qui infiltrent rapidement ces régions".
"Une fois que l'Afrique se sera renforcée contre les criminels spécialisés dans la faune sauvage dans toutes les régions, grâce à une coopération fructueuse avec la Chine, le même modèle pourra être appliqué à d'autres marchés en Asie", a encore indiqué le rapport.
"Le Japon, par exemple, constitue un autre marché important pour les produits de la faune, de même que d'autres destinations asiatiques mineures, telles que le Vietnam, la Thaïlande et le Laos", a précisé l'ISS dans son rapport.