Dernière mise à jour à 09h35 le 31/12
Le gouvernement malien envisage de réorganiser de l'enseignement coranique et bilingue franco-arabe pour offrir à des jeunes apprenants d'autres perspectives que le Jihad ou d'autres déviations dangereuses pour la sécurité des citoyens et la stabilité du pays, a-t-on appris lundi de source officielle à Bamako.
"Beaucoup d'enfants des écoles coraniques vivent de mendicité et mangent dans la rue qui est devenue la résidence de ces gamins sans protection", a déploré Moussa Boubacar Bah, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale, chargé de la promotion et de l'intégration de l'enseignement bilingue.
Il s'exprimait à l'ouverture du premier Forum national sur l'enseignement bilingue franco-arabe qui se tient à Bamako sur le thème "Enseignement bilingue franco-arabe, une opportunité pour une éducation inclusive et de qualité au service du développement".
Les enseignants de ces écoles coraniques ne sont pas mieux traités, car ils vivent dans la précarité avec à peine souvent 25.000 F CFA de salaire par mois et sans aucune protection socio-sanitaire, a relevé le secrétaire d'Etat. Ce qui fait de ces enseignants et des talibés (élèves) des proies faciles pour les recruteurs des réseaux terroristes.
"Beaucoup d'enseignants et de talibés sont recrutés par des réseaux terroristes comme combattants ou comme relais (informations et recrutement) dans des villages, notamment au centre du Mali", a confié à Xinhua Almoustapha Cissé, sociologue et consultant indépendant à Bamako.
Selon lui, ces jeunes s'engagent généralement contre leur pays pas par conviction, "mais parce qu'ils sont désoeuvrés et parce que c'est le seul moyen de gagner convenablement leur vie, de réaliser leurs ambitions".
Pour lui, réorganiser les écoles coraniques et les medersas peut être un pas décisif dans le combat contre l'extrémisme violent, surtout au centre et au nord du Mali.