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Afrique de l'Ouest : "l'Initiative d'Accra" déterminée à combattre le trafic de cigarettes qui finance le terrorisme

Xinhua | 17.01.2020 08h56

Les experts et les ministres de "l'Initiative d'Accra" ont réaffirmé leur détermination à combattre le trafic de cigarettes qui est devenu une importante source de financement du terrorisme et d'autres réseaux criminels en Afrique de l'Ouest.

Ils ont pris cette résolution après avoir examiné à Bamako du 13 au 15 janvier les avancées dans la mise en œuvre du protocole de partenariat entre eux et les industries de tabac en Afrique de l'Ouest.

"Le tabac constitue l'une des sources fondamentales du financement du grand banditisme et du terrorisme. Pour contrôler et mettre fin au financement du grand banditisme ou du terrorisme, il va falloir travailler en étroite collaboration avec les industries de tabac", a déclaré M. Samba Karim Timbo, expert en matière de sécurité.

Le trafic de drogue et de cigarette est en effet devenu, ces dernières années, un véritable fléau qui ne cesse engendrer un manque à gagner pour les Etats qu'il déstabilise également. En effet, selon de nombreux experts présents dans la capitale malienne, cette contrebande a engendré un manque à gagner de près de 182 millions de dollars sur les recettes des Etats de l'Afrique de l'Ouest entre 2013 et 2015. Et pendant la même période, l'industrie du tabac de la sous-région a estimé à près de 11,3 milliards le nombre de cigarettes vendues en contrebande générant du coup 526 millions de dollars.

Et d'après un rapport publié au mois de mars dernier par le Centre d'analyse du terrorisme, le financement des organisations terroristes à travers le monde proviendrait pour 20% du trafic et de la contrebande de cigarettes.

Pendant la rencontre de Bamako, les experts et les ministres ont procédé à "une évaluation globale de la situation sécuritaire dans les pays concernés pour adopter les plans de riposte qui s'y adaptent".

Ils ont aussi échangé sur le résultat de l'étude sur le lien entre l'extrémisme violent et la criminalité transfrontalière ainsi que les conflits locaux au sein des pays du Liptako-Gourma.

Pour le ministre malien de la Sécurité et de la Protection civile, la lutte contre le terrorisme requiert "une plus grande coopération" entre les Etats, notamment ceux de l'Initiative d'Accra. "Les défis à relever sont multiples comme assurer la fluidité des informations en temps réel entre les Etats membres et harmoniser les stratégies de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière ainsi que de réduire la vulnérabilité des populations et des infrastructures contre des actes terroristes", a déclaré le général Salif Traoré.

"C'est le moment de nous entendre sur les objectifs, les dispositions à prendre et les atteindre parce que les populations souffrent du terrorisme et attendent beaucoup des structures de défense et de sécurité que nous sommes", a souligné le général Amoussou Laurent, délégué du Bénin.

L'Initiative d'Accra a été lancée en septembre 2017 par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo, en réponse à l'insécurité grandissante liée à l'extrémisme violent dans la région. Le Mali et le Niger s'y sont joints en 2018.

La rencontre de Bamako a eu lieu au moment où l'ONU alerte sur la détérioration alarmante de "la situation sécuritaire au Mali et dans l'ensemble de la région du Sahel".

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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