La Chine a réfuté mardi la condamnation des Philippines à son encontre concernant les différends en mer de Chine méridionale et a réitéré son opposition à un arbitrage international sur cette affaire.
"Nous regrettons que les Philippines estiment impossible de poursuivre les discussions bilatérales avec la Chine et nous sommes mécontents de leur refus de mener des négociations diplomatiques et un dialogue", a indiqué la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying dans un communiqué écrit.
Mme Hua s'est exprimée ainsi en réponse à un communiqué en huit points publié le 15 juillet par le ministère philippin des Affaires étrangères. Ce dernier indique que le communiqué rendu public le 12 juillet par la Chine est sans fondement et que la position ferme adoptée par la partie chinoise rend impossible la poursuite des négociations, obligeant les Philippines à recourir à un arbitrage international.
Mme Hua a expliqué vendredi que l'affirmation des Philippines selon laquelle le pays a épuisé pratiquement tous les moyens politiques et diplomatiques possibles pour résoudre de façon pacifique les différends portant sur la mer de Chine méridionale était fausse.
La Chine s'oppose fermement à l'indifférence affichée par les Philippines à l'égard de ses droits, intérêts et inquiétudes légitimes, ainsi qu'à leur décision obstinée de rechercher un arbitrage international, a fait savoir Mme Hua.
L'occupation illégale par les Philippines d'îles et de récifs des îles Nansha appartenant à la Chine est la cause directe du différend entre les deux pays, a déclaré la porte-parole.
Selon elle, la Chine maintient depuis toujours une position visant à sauvegarder sa souveraineté territoriale, ce qui est totalement légitime.
Toutefois, gardant à l'esprit l'importance des relations bilatérales ainsi que de la paix et de la stabilité régionales, la Chine s'est engagée à résoudre les conflits concernant la souveraineté territoriale et la délimitation maritime au travers de négociations bilatérales, conformément au droit international et à la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale (DOC), a-t-elle ajouté.
"Cette position reste inchangée", a assuré la porte-parole.
Elle a poursuivi que la Chine et les Philippines avaient eu des communications et avaient abouti à des accords sur ce dossier.
Les deux parties sont parvenues à un consensus important pour mener une coopération de manière progressive et résoudre les conflits bilatéraux par le biais de négociations, a affirmé Mme Hua, rappelant que les deux pays avaient connu une coopération saine.
"Cependant, il est regrettable que, ces dernières années, les Philippines aient changé leur attitude et leur approche dans le traitement de ce dossier, soient allées à l'encontre de leur consensus avec la Chine et aient violé leur engagement concernant la DOC, rejeté le cadre de dialogue soutenu par une majorité de pays, refusé de coopérer, aggravé la situation et déclenché l'incident de l'île Huangyan l'année dernière en harcelant des citoyens chinois avec des navires de guerre. Cela a jeté une ombre sur les relations bilatérales et sur la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale", a expliqué Mme Hua.
Les Philippines ont publiquement critiqué la Chine lors de la récente conférence des ministres des Affaires étrangères des pays de l'ASEAN, en dépit du consensus des pays membres de l'ASEAN, a indiqué Mme Hua.
"La Chine a du mal à comprendre pourquoi les Philippines continuent à mettre en avant les différends en mer de Chine méridionale, à déformer les faits et à salir l'image de la Chine", a écrit la porte-parole.
"La situation générale en mer de Chine méridionale est stable", a estimé Mme Hua, soulignant que la Chine et les pays de l'ASEAN partagent un consensus sur la sauvegarde de la paix et de la stabilité en mer de Chine méridionale.
D'après elle, la Chine restera engagée en faveur de la sauvegarde de la paix et de la stabilité en mer de Chine méridionale et continuera à faire preuve de bonne volonté et d'une grande sincérité.
La Chine n'a jamais fermé la porte des négociations et des consultations avec les Philippines, dans l'espoir d'améliorer et de développer les relations bilatérales, a-t-elle précisé.
La Chine demande aux Philippines de corriger leurs actes erronés, de donner une réponse positive aux propositions faites par la Chine en mars 2010 et en janvier 2012 sur l'établissement d'un mécanisme sino-philippin de consultations régulières concernant les problèmes maritimes et sur la reprise du mécanisme sino-philippin au sujet des mesures destinées à renforcer la confiance. Elle les appelle également à revenir sur la voie de la résolution des conflits au travers de négociations bilatérales, a conclu la porte-parole.