Près de 1,8 million de Syriens ont fui vers des pays voisins - dont près des deux tiers cette année - soit 6.000 personnes par jour, "un taux effrayant" jamais vu depuis le génocide rwandais il y a près de 20 ans, a appris mardi le Conseil de sécurité de l'ONU.
"Plusieurs membres du Conseil ont fait référence à la déclaration du représentant permanent du Liban (ambassadeur Nawaf Salam) selon laquelle les flux de réfugiés rejoignant son pays seraient équivalant à 75 millions de réfugiés arrivant aux Etats- Unis", a affirmé l'ambassadrice américaine Rosemary DiCarlo, qui préside le Conseil en ce mois de juillet.
Le Liban, qui compte une population d'un peu plus de 4 millions de personnes, a accueilli plus de 600.000 réfugiés recensés, a indiqué le Haut-commissaire aux réfugiés de l'ONU, Antonio Guterres.
Toutefois, a déclaré M. Salam au conseil, "le directoire de la sécurité générale du Liban estime le nombre de Syriens au Liban a 1,2 million" de personnes. L'écart par rapport aux chiffres du HCR s'explique par le fait qu'un grand nombre de Syriens ne se font pas enregistrer comme réfugiés, car "ils ne voient pas la nécessité de s'enregistrer comme 'réfugié' ou ils refusent ou craignent de le faire pour des raisons politiques ou sectaires".
Il y a également des "entrants clandestins" a-t-il dit, estimant leur nombre entre 200.000 et 300.000 travailleurs syriens qui sont installés au Liban et que leurs familles "ont rejoint quand la situation s'est déteriorée en Syrie".
"Je réitère mon appel à tous les Etats, de la région et d'ailleurs, à maintenir leurs frontières ouvertes pour accueillir tous les Syriens qui cherchent protection", a déclaré M. Guterres au panel de 15 membres par vidéoconférence à Genève.
Le Liban est le seul pays de la région a garder ses frontières ouvertes, a rapporté le Haut-commissaire.