Le gouvernement syrien a invité le directeur de la mission des Nations Unies chargée d'enquêter sur les allégations d'utilisation d'armes chimiques et le haut représentant des Nations Unies pour le désarmement à Damas après avoir découvert suffisamment d'armes chimiques appartenant aux rebelles pour "détruire un pays entier", a indiqué lundi le représentant syrien auprès de la l'ONU.
Bashar Ja'afari, le représentant permanent de la Syrie aux Nations Unies, a annoncé aux journalistes que Ake Sellstrom, le directeur de l'enquête qui attendait la permission d'entrer sur le territoire syrien pour se pencher sur l'emploi d'armes chimiques par le gouvernement et l'opposition, a fini par être convié à se rendre en Syrie avec la haute représentante de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane. La manoeuvre est présentée comme une preuve de transparence à l'égard de l'ONU de la part du gouvernement syrien.
Pourtant, M. Ja'afari a savamment esquivé la question lorsqu'on lui a demandé si l'enquête porterait sur les allégations d'utilisation d'armes chimiques provenant des deux camps ou seulement sur celles émanant du gouvernement.
En mars, le gouvernement et l'opposition se sont mutuellement accusés d'avoir eu recours aux armes chimiques, ce qui avait poussé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a mettre en place l'équipe d'experts chargée de mener l'enquête.
Si Ban Ki-moon accepte l'invitation de la Syrie à discuter de l'enquête, il reste toutefois "très préoccupé par toutes les allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie", selon la déclaration de son porte-parole.
"Dans l'attente d'un accès aux lieux en Syrie, la mission a continué à suivre les développements sur le terrain et à collecter puis analyser les informations fournies par les Etats membres. La mission a aussi mené des activités d'établissement des faits dans un pays voisin", poursuit le porte-parole, avant d'ajouter : "Le secrétaire général espère que la Syrie donnera accès à la mission pour lui permettre de mener une enquête complète sur le terrain. A cet égard, la coopération de la Syrie sera cruciale pour que la mission puisse établir des faits de manière crédible en ce qui concerne l'emploi d'armes chimiques en Syrie".
Les discussions auraient lieu au ministère des Affaires étrangères, et impliquerait des "experts spécialisés et compétents", selon M. Ja'afari.
Quant à la cache d'armes chimiques capable de détruire un pays, elle aurait été découverte dimanche, selon lui.
"Les autorités syriennes ont découvert hier dans la ville de Banias 281 barils remplis de produits chimiques dangereux ... capables de détruire une ville entière voire un pays entier, et l'enquête est en cours", a-t-il affirmé.
"Ces produits chimiques ont été découverts dans une cache secrète contrôlée et surveillée par les groupes terroristes rebelles", a-t-il poursuivi.
Selon la liste établie par le gouvernement, la cache contenait 79 barils de glycol polyéthylènique, 79 barils d'éthanolamine, 68 barils de diéthanolamine et 42 barils de triéthanolamine.