L'utilisation du pouvoir par les cadres dirigeants doit être limitée et supervisée dans le cadre des efforts de la Chine pour lutter contre la corruption, a annoncé l'organe de la discipline du Parti communiste chinois.
Certains cadres dirigeants ont fait usage de leur pouvoir pour obtenir des gains personnels et ont placé leur position au-dessus des organes du Parti ou des gouvernements, selon un communiqué publié mercredi par la Commission centrale de contrôle de la discipline (CCCD) du PCC.
Parmi les cadres aux niveaux des districts ou supérieurs sanctionnés par la CCCD ces dernières années, plus d'un tiers étaient des cadres dirigeants ou chefs de gouvernements ou encore d'organes du Parti. Certains d'entre eux étaient même des cadres de haut niveau, précise le communiqué.
La CCCD n'a pas précisé le nombre de cadres sanctionnés, mais Cao Jianming, procureur général du Parquet populaire suprême, a révélé en octobre qu'un total de 198.781 personnes avaient fait l'objet d'enquêtes entre janvier 2008 et août 2013 pour manquement à leur devoir.
La CCCD a cité comme exemple Liu Zhijun, ancien ministre des Chemins de fer, Chen Liangyu, ancien secrétaire du comité du PCC pour Shanghai et Bo Xilai, ancien secrétaire du comité du PCC pour Chongqing. Ces derniers ont sérieusement terni l'image du Parti, a reconnu la CCCD.
Les autorités centrales ont ordonné de mieux superviser et restreindre l'utilisation du pouvoir par les cadres dirigeants, a souligné la CCCD, évoquant une décision importante adoptée en novembre lors de la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC.
Le président Xi Jinping a exhorté à plusieurs reprises les cadres, en particulier les numéro un des organes du Parti et des gouvernements, à assumer leurs responsabilités et à servir d'exemple pour la construction d'un gouvernement propre.
Plus le niveau d'un cadre est haut, plus son pouvoir est grand, et plus il est nécessaire de le superviser, a souligné la CCCD dans cette circulaire. Un moyen efficace de restreindre le pouvoir est de former un système de supervision mutuelle au sein de la direction.
Les cadres dirigeants de gouvernements à divers niveaux doivent être en charge de tâches, de pouvoirs et de responsabilités déterminés. Ils doivent avoir un pouvoir limité en ce qui concerne toute intervention dans d'autres affaires ou encore la promotion de responsables subordonnés.
La CCCD a préconisé la pratique des "directeurs adjoints", selon laquelle les numéro un d'organes du Parti ou de gouvernements sont responsables seulement de la direction et de la supervision, mais ne traitent pas directement les affaires gouvernementales spécifiques. Ces affaires incombent de manière partagée aux "directeurs adjoints".
La CCCD a indiqué que les départements judiciaires et les autorités d'audit devaient renforcer la supervision pour assurer que le pouvoir soit exercé de manière transparente et conforme à la loi.
La CCCD a ajouté qu'Internet était une plate-forme importante permettant au public de superviser et de dénoncer les cadres corrompus. Cependant il est nécessaire de lutter contre les rumeurs qui sévissent sur la toile, a souligné la CCCD.
Cet organe disciplinaire a promis d'une part de mener plus promptement des enquêtes contre des cadres corrompus et d'autre part, de sanctionner ceux qui fabriquent et diffusent des rumeurs et diffament des cadres.