La Chine et les Etats-Unis veulent apaiser les conflits

09.09.2014 15h25

A quelque temps de la visite du Président américain Barack Obama en Chine, Beijing a appelé Washington à « bien gérer et maitriser les divergences et les questions sensibles ».

Yang Jiechi, Conseiller d'Etat a délivré ce message lundi lors de sa rencontre avec Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale en visite en Chine, et il a confirmé que les deux pays ont « commencé les préparatifs » de la présence du Président américain au sommet des dirigeants de l'APEC, qui aura lieu en novembre dans le pays.

Les observateurs ont cependant noté que, malgré des chamailleries de cette année sur les questions maritimes et les intérêts de sécurité, les deux grandes puissances ont néanmoins fait preuve d'une volonté claire et commune de « synchroniser leurs agendas » et d'éliminer les principaux sujets de discorde.

C'est la première visite en Chine de Mme Rice depuis qu'elle est devenue conseillère à la sécurité nationale en juillet 2013. M. Yang lui a dit que la Chine se félicite de la prochaine visite de Barack Obama et travaille avec Washington pour en faire un succès.

La principale adjointe de la Maison Blanche à la sécurité nationale a déclaré que le Président américain attend sa visite, qu'il considère comme une « étape » dans les relations bilatérales, avec impatience.

Mme Rice a qualifié cette relation de « très importante pour les États-Unis » et a ajouté qu'avoir ce genre de « dialogue de haut niveau et continu est utile pour nous permettre de maintenir et d'approfondir le genre des relations productives ».

Yuan Peng, expert en études américaines et vice-président de l'Institut chinois des relations internationales contemporaines, estime pour sa part que ce voyage « a créé une bonne ambiance » pour la prochaine visite présidentielle.

« Tant Beijing que Washington ont fait savoir qu'ils ne sont pas disposés à voir leurs relations continuer à se dégrader », a déclaré M. Yuan.

Liu Xuecheng, chercheur à l'Institut des hautes études internationales de Chine, pense quant à lui qu'il est nécessaire que Beijing inclue « la maitrise des différends » dans son programme politique et s'assure que les différends soient « contrôlables » si elle veut maximiser ses intérêts.

Lundi, les deux pays ont convenu d'accélérer les négociations sur le traité bilatéral d'investissement, et d'élargir leur coopération dans des domaines comme l'économie et le commerce, la lutte contre le terrorisme, les relations entre militaires, ainsi que la culture.

Les deux parties se sont également engagées à renforcer leur coordination et leur coopération dans les domaines du changement climatique, de la sécurité alimentaire, de la lutte contre le virus Ebola et du maintien de la paix.

Selon Jin Canrong, professeur de relations internationales à l'Université Renmin, les petites manigances politiques vont sûrement continuer entre Beijing et Washington pour savoir qui aura le plus grand mot à dire dans la région Asie-Pacifique, mais « le tableau d'ensemble est que les deux pays ont fait leur choix » pour éviter la tragédie de la destruction de l'autre.

Mme Rice a confié que Barack Obama lui a demandé de se rendre ici « même s'il y a beaucoup d'autres questions sur notre programme mondial commun, en raison de la priorité qu'il attache aux relations sino-américaines ».

Patrick Ventrell, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale, pense quant à lui qu'il est important de maintenir des contacts directs et étroits avec les dirigeants chinois sur un éventail de questions urgentes.

« La réalité, c'est que peu de problèmes mondiaux du 21e siècle pourront être résolus sans la présence des Etats-Unis et de la Chine », a-t-il ajouté.

Susan Rice séjourne en Chine de dimanche à mardi à l'invitation de Yang Jiechi. Elle doit rencontrer d'autres dirigeants chinois mardi. 

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