Le paysage politique congolais est entré en transe à une semaine de l'ouverture de la session ordinaire des deux chambres législatives.
Si du côté de la Majorité présidentielle, la préoccupation majeure est celle de faire adopter par la Parlement les projets de loi portant révision de quelques articles de la Constitution, à l' opposition, ce sont des manoeuvres contraires qui se peaufinent pour faire échec à ce que les ténors de cette famille politique qualifient de "trahison contre le peuple".
Cependant de part et d'autre, l'unanimité n'est pas de mise. Il s'observe des velléités d'indiscipline qui donnent des cauchemars aux leaders de deux camps.
A la Majorité Présidentelle (MP), des voix s'élèvent pour dire non à toute tentative de révision de la Constitution. Le premier à monter aux créneaux est la Mouvement social pour le renouveau (MSR) , deuxième force politique de la famille présidentielle en terme de nombre de députés après le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).
La direction du MSR a clairement appelé à un débat interne pour un consensus sur cette question capitale du pays. A Lubumbashi, c' est la Solidarité congolaise pour la démocratie (SCODE) du non moins brouillant Jean-Claude Muyambo, ancien ministre des Affaires sociales et de l'Action humanitaire, qui a organisé un meeting pour afficher sa position anti-révision.
Treize autres partis de la mjorité présidenteielle pensent tout bas ce que le MSR et la SCODE ont eu le courage de dire publiquement. Il n'est pas exclu qu'après eux, d'autres chantent la même chanson. Des sources indiscrètes parlent notamment de l' ARC d'Oivier Kamitatu qui projette un conclave pour défendre sa position.
Mais ce que la plupart des Congolais attendent à ce propos, c' est la déclaration du Parti lumumbiste unifié (PALU) dont les dirigeants balbutient chaque fois qu'une question leur est posée là-dessus. Dans son discours prononcé dernièrement à l'occasion du lancement des festivités du 50ème anniversaire de son parti, Antoine Gizenga est resté évasif sur la révision de la Constitution. Il s'est contenté de dire que le PALU prendra sa position sans indiquer la direction. C'est tout simplement le manque de courage politique.
Cependant, à leurs partisans à la base que leur parti a un candidat à présenter à l'élection présidentielle de 2016. Il semble que suivant le deal conclu en 2006, entre les deux tours de la présidentielle, entre le PALU et l'ex-AMP, il était convenu qu' après les deux mandants du président Kabila, le tour suivant serait celui du parti d'Antoine Gizenga. Des informations en provenance d'Idiofa rapportent qu'à l'annonce publique de cette nouvelle, les militants ont jubilé partout.