Le président turc Tayyip Erdogan a déclaré que son pays était en pourparlers avec la France pour l'achat d'un système de missiles de défense à longue portée après des désaccords avec la Chine.
Les responsables américains et de l'OTAN ont indiqué qu'une collaboration turc avec la Chine sur ce système pourrait soulever des interrogations de compatibilité en matière d'armements et de sécurité.
Le système de défense antimissile FD-2000 de la China Precision Machinery Import and Export Corp (CPMIEC) l'avait emporté sur les systèmes rivaux du franco-italien Eurosam SAMP/T et de la société américaine Raytheon Co.
Malgré l'influence croissante de la Chine comme exportateur d'armes, la nation est toujours confrontée à d'énormes défis des pays occidentaux voulant d'exploiter un marché plus large.
La société Eurosam, détenue par le fabricant de missiles franco-italien MBDA et le Français Thales, a pris la deuxième place d'un appel d'offres en septembre dernier, s'inclinant face à la CPMIEC pour un contrat de 3,4 milliards de dollars.
«Certains désaccords ont émergé avec la Chine sur les questions de production conjointe et le savoir-faire lors des négociations concernant le système de défense antimissile», a souligné dimanche Erdogan à la chaîne de télévision privée NTV, à son retour du sommet de l'OTAN ayant eu lieu au Pays de Galles.
«Malgré tout, les discussions se poursuivent, mais la France, qui était arrivée deuxième, vient de formuler de nouvelles propositions. Pour nous, la production conjointe est vraiment très importante», a-t-il fait savoir.
Des propos confirmés lundi par les services de la présidence.
Le Secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, présent lundi à Ankara a expliqué que la Russie et la Chine avaient travaillé dur pour combler le retard dans l'armement technologique pris sur les Etats-Unis.
Le mois dernier, la Turquie a invité les entreprises, notamment EUROSAM et Raytheon Co, le fabricant de missiles Patriot arrivé en troisième sur la liste, à prolonger la validité de leurs offres. Ankara a indiqué envisager des offres alternatives mais pour le moment ayant cessé toute discussion avec le marché chinois.
Au mois de mai, les responsables turcs ont indiqué à Reuters sous couvert d'anonymat que la Chine n'avait pas respecté les conditions de l'appel d'offres.