Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ouvertement critiqué les installateurs d'écoutes téléphoniques qui l'auraient enregistré en train d'expliquer à son fils comment dissimuler de grandes sommes d'argent, disant que ces cassettes avaient été fabriquées techniquement.
Le Premier ministre les a accusés d'avoir créé un "Etat parallèle" dans le pays et de nuire à la démocratie.
S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture d'une nouvelle route dans la capitale, Ankara, M. Erdogan a qualifié les écoutes présumées d'appels de millers de personnes, dont de hautes personnalités, de menace pour la démocratie.
Ses déclarations interviennent alors que le procureur général d'Istanbul Hadi Salihoglu a annoncé mardi qu'au moins 2 280 personnes avaient été mises sur écoute à la fois directement et indirectement en Turquie depuis 2011.
Les Turcs ont été choqués lundi soir par la parution d'enregistrements audios révélant une conversation présumée entre M. Erdogan et son fils Bilal, dans lequel le Premier ministre ordonne à son fils de se débarasser de larges sommes d'argent juste après qu'une enquête en matière de corruption a été lancée le 17 décembre 2013.
Les fils de trois ministres, de chefs d'entreprises et du chef de la banque nationale turcs ont été impliqués dans cette enquête sur la corruption.
Le Premier ministre a nié l'authenticité des enregistrements, disant que ces cassettes avaient été fabriquées techniquement et étaient "un produit de montage immoral et complètement mensongères."
Lors de son discours, des centaines d'étudiants se sont réunis près du site de la cérémonie pour le dénoncer et la police antiémeute a à son tour répliqué avec des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles en caoutchouc afin de disperser les étudiants.