Il faut faire plus d'efforts pour promouvoir l'investissement étranger direct entre l'Union européenne et la Chine, qui reste à un niveau relativement bas, et les petites et moyennes entreprises (PME) doivent jouer un rôle plus important dans ce processus.
Ce sont les principaux messages qui ressortent de la première journée du 6e Sommet de Hambourg, qui a pour thème "la Chine à la rencontre de l'Europe", un événement qui réunit des délégations de haut niveau de l'Allemagne, de la Chine et du Luxembourg (l'invité spécial de cette sixième édition du sommet), la délégation luxembourgeoise étant dirigée par le Premier ministre Xavier Bettel.
"Les PME en UE peuvent se targuer de posséder de grands atouts, des technologies de pointe, d'excellentes compétences et une grande compétitivité dans les industries de technologie à forte intensité et le secteur tertiaire, tandis que les PME en Chine en sont encore au stade de l'optimisation structurelle, de la transformation et de la modernisation", a déclaré Li Yizhong , président de la Fédération chinoise de l'économie industrielle (CFIE), lors de la conférence, avant d'ajouter que les deux parties devraient renforcer le soutien politique dans des domaines comme la finance, le transfert de technologies, le commerce des produits de base et l'investissement dans les projets afin de faciliter la coopération entre PME chinoises et européennes.
En ce qui concerne le plan de transformation économique actuel qui exhorte la Chine à stimuler la consommation intérieure et à devenir moins dépendante des exportations, les intervenants ont fait remarquer que dans l'année qui s'est écoulée depuis le lancement du dernier plan de réforme, davantage de capitaux privés ont alimenté ces industries auparavant dominées par des entreprises d'Etat, un processus de réforme qui devrait s'accélérer au cours des deux prochaines années.
Le professeur Sebastian Heilmann, président de l'Institut Mercator pour les études sur la Chine (MERICS) en Allemagne, a noté que le programme de réforme était très ambitieux et qu'il comprend une toute une série de réformes simultanées dans de nombreux domaines.
Néanmoins, même s'il a reconnu la complexité de cette dernière phase de la réforme économique, il a suggéré que le processus pourrait être encore plus rapide.
"L'Europe, connue pour la fabrication de produits haut de gamme (...) a besoin de plus de capitaux pour sa reprise économique", a déclaré M. Li de CFIE. "Pendant ce temps, la Chine jouit d'une énorme réserve de devises étrangères et d'un vaste marché à fort potentiel, et ses entreprises sont en train d'intensifier leur processus de mondialisation."
Par conséquent, il convient d'encourager l'investissement dans les deux sens et le secteur tertiaire devrait être plus largement accessible à l'autre partie, a-t-il préconisé avant de réclamer de plus grands efforts dans les négociations concernant le traité bilatéral d'investissement sino-européen et dans la création de mécanismes d'investissement mutuel qui donneraient dynamiseraient la lente reprise de l'économie mondiale.
INNOVATION
Les autres participants ont souligné le besoin de voir davantage de dépenses en matière d'innovation et de recherche et développement en Chine ainsi que l'établissement de marques connues.
Günter Butschek, directeur général délégué d'Airbus, a noté qu'il voyait de plus en plus de recherche et développement en Chine et davantage de propriété intellectuelle appartenant à des entreprises chinoises, ce qui va progressivement changer les priorités des entreprises européennes qui veulent protéger leur propriété intellectuelle.
La réforme économique et les innovations des entreprises chinoises vont rapprocher l'Europe et la Chine, ce qui augmentera la probabilité de solutions communes dans des domaines tels que l'application des droits de propriété intellectuelle, a souligné M. Butschek, avant d'ajouter que la croissance rapide de la fréquentation des aéroports chinois offre des opportunités non seulement pour les constructeurs d'avions, mais aussi dans des domaines tels que les logiciels informatique et les systèmes de contrôle du trafic aérien.