L'ambassadeur de France en Chine confiant dans les relations franco-chinoises

( Source: Xinhua )

29.10.2014 16h44

L'année 2014 marquant le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France touche à sa fin. Mais aux yeux de M. Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France en Chine, le 50e anniversaire ne représente que le début d'une nouvelle époque qui va renforcer les relations franco-chinoises dans les 50 ans à venir.

La Chine est "un pays qui regarde l'avenir, crée de la croissance et stimule l'économie du monde, dont l'économie française", a déclaré l'ambassadeur français, lors d'une interview exclusive accordée à l'Agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle), ajoutant que les relations France-Chine "tournent à plein régime".

Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, s'est rendu huit fois en Chine cette année. "La Chine est une priorité de la diplomatie française", a indiqué M. Gourdault-Montagne, qui pendant son mandant donnera la priorité aux échanges commerciaux (en les tirant par le haut pour rééquilibrer) et aux investissements.

D'après lui, les relations politiques et culturelles entre les deux pays sont bonnes. La confiance mutuelle facilite les investissements. La coopération dans les secteurs de l'énergie nucléaire et de l'aéronautique se porte très bien depuis de longues années.

"Il y a tous les autres secteurs. Ma mission est de prendre en compte l'évolution de nos sociétés", a souligné l'ambassadeur, indiquant que les sociétés française et chinoise ont les mêmes problématiques dans les domaines de la santé (la prévention, la vaccination, le vieillissement) et de l'agroalimentaire (la sécurité alimentaire, la qualité, la production commune), etc.

Il a également évoqué l'urbanisation. "Les Chinois comme les Français ont une origine paysane. De plus en plus de gens habitent dans les villes. Donc Il faut organiser la ville, les transports publics, gérer les flux. L'habitat doit être plus efficace sur le plan énergétique, il faut éviter le gaspillage de l'eau", a expliqué M. Gourdault-Montagne.

Il existe de nombreux domaines pour lesquels la France et la Chine vont travailler ensemble, a-t-il confirmé, tout en citant plusieurs expériences pilotes avec les villes chinoises, comme Shanghai, Chengdu, Shenyang et Wuhan. Cette coopération territoriale s'étend actuellement vers les moyennes et petites villes en Chine.

La première visite de M. Gourdault-Montagne en Chine date de mai 1987. Il avait accompagné le ministre français des Affaires étrangères de l'époque et avait eu l'honneur d'être présenté à M. Deng Xiaoping. Conseiller au dialogue stratégique entre la France et la Chine à l'époque du président Jacques Chirac, il a témoigné des changements profonds de la société chinoise.

D'après lui, les Chinois restent les mêmes. Mais les villes d'aujourd'hui sont beaucoup plus grandes, la qualité de vie est meilleure avec un grand choix de produits de consommation. Il a également constaté que le revers de ces progrès, comme dans tous les autres pays industrialisés, est la pollution et le problème de l'environnement.

La COP21 (Conférence Paris Climat 2015) se tiendra l'année prochaine à Paris. L'ambassadeur a fait savoir que le président François Hollande et son homologue chinois Xi Jinping souhaitaient oeuvrer ensemble dans le cadre du changement climatique.

En plus du climat, sur la scène internationale, l'ambassadeur a pointé trois autres domaines où la France et la Chine partagent un intérêt commun : la lutte contre les maladies infectieuses (la France et la Chine vont établir un laboratoire P4 à Wuhan pour étudier les maladies infectieuses, dont le virus Ebola) ; le combat contre le terrorisme qui concerne les deux pays ; la coopération franco-chinoise en Afrique (à la demande des pays africains et au service de projets locaux de développement).

Par ailleurs, M. Gourdault-Montagne a expliqué que la France réalisait une réforme structurelle dans un contexte de globalisation et que l'économie française serait plus ouverte et mettrait l'accent sur la recherche et l'innovation. "Nous ne sommes pas seuls", a-t-il fait remarquer, ajoutant que la Chine, un des grands partenaires de la France, s'adapte également à la globalisation.

Il s'est dit confiant pour le développement de la Chine pour les dix prochaines années. La Chine a réorienté son économie, anticipé la construction de l'Etat de droit, selon lui. Et son pays et la Chine auront de bonnes relations dans l'avenir.