Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a suspendu l'usage des grenades offensives pendant aux moins quinze jours, qui pourrait être à l'origine de la mort d'un jeune militant écologiste lors des affrontements avec les forces de l'ordre sur le site du barrage contesté de Sivens, dans le Tarn, a rapporté mardi la presse locale.
Le militant écologiste de 21 ans, Rémi Fraisse, a été tué dans la nuit de samedi à dimanche suite à une explosion survenue lors d'un rassemblement contre le barrage de Sivens dans le Tarn. Une enquête a été ouverte pour détermier si l'explosion a été provoquée par une grenade jetée par les forces de l'ordre.
Les résultats d'analyses, transmis mardi aux enquêteurs, ont révélé des "traces de TNT", un composé chimique que l'on retrouve dans les grenades de type offensif, utilisées par les gendarmes, a indiqué la radio France Info sur son site Internet.
Selon la presse, M. Cazeneuve a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) sur l'utilisation des grenades offensives et, "sans attendre les résultats" de l'enquête, la suspension de l'usage de ces projectiles d'ici à la fin de l'enquête.
Le drame de Rémi Fraisse a provoqué depuis lundi de violente polémique entre les écologistes et le gouvernement, en déclenchant plusieurs manifestations dans plusieurs villes en France.
Mardi, le président François Hollande a exprimé sa compassion à l'égard de la famille de la victime, tout en promettant de veiller personnellement à l'établissement de la vérité du drame par les pouvoirs publics. Par ailleurs, le chef de l'Etat français a appelé à "la responsabilité dans les déclarations publiques, toutes les déclarations publiques" de tous les acteurs publics.
Le même jour, le Premier ministre Manuel Valls a déploré pour sa part "tous les propos publics excessifs" qui "ne contribuent pas à l'apaisement".
"Un certain nombre de propos tenus ce matin m'ont choqué et relèvent d'une instrumentalisation politique sans vergogne d'un drame. Cela n'est pas acceptable et doit être condamné", avait déclaré mardi matin devant la presse, M. Cazeneuve.
La famille de Rémi Fraisse a fait savoir qu'elle allait déposer plainte pour "homicide volontaire commis par une ou plusieurs personnes dépositaires de l'autorité publique" et pour "violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a rapporté la presse française.