La Chine a décidé fin mars de lancer une opération baptisée "Sky Net", mettant en commun les ressources de plusieurs départements du gouvernement et du parti afin de chasser les officiels corrompus qui ont fui à l'étranger.
Ce sera une autre campagne majeure en vue d'arrêter les suspects fugitifs impliqués dans les infractions économiques faisant suite à la campagne "Fox Hunt (chasse au renard) 2014".
A partir du 1er avril, les départements compétents déploieront des efforts conjoints pour capturer les officiels corrompus, assainir les certificats illégaux, détruire les banques clandestines, récupérer les biens impliqués dans les affaires criminelles et persuader les suspects fugitifs de retourner au pays, selon une réunion du groupe de coordination anti-corruption des autorités centrales.
L'action prompte et la ferme résolution de la Chine dans la lutte anti-corruption ont été applaudies par des experts et des officiels nationaux et internationaux, qui ont exprimé leur confiance dans le fait que son réseau international de lutte contre la corruption s'améliorera sans cesse malgré les barrières existantes dans la coopération judiciaire internationale.
LA RESOLUTION DE LA CHINE
Ces dernières années, la Chine a enregistré de grands progrès dans sa chasse aux officiels corrompus ayant fui à l'étranger.
Dans un rapport présenté par le procureur général Cao Jianming sur l'activité du Parquet populaire suprême (PPS) en 2014, M. Cao a indiqué que 749 suspects de corruption avaient été capturés en Chine et à l'étranger l'année dernière, dont 49 suspects, répartis dans 17 pays tels que les Etats-Unis ou le Canada, avaient été rapatriés ou persuadés de se rendre.
"Nous allons promouvoir activement nos efforts pour faire rapatrier les suspects fugitifs et récupérer leurs recettes illégales en matière de corruption", a déclaré le procureur général en présentant les priorités du PPS en 2015.
"Les corrompus ne seront jamais autorisés à échapper à la loi", a-t-il martelé.
Le juge en chef Zhou Qiang a également déclaré que la Cour populaire suprême (CPS) participera activement au rapatriement des suspects fugitifs et à la récupération des avoirs.
"Les pays étrangers ne doivent pas devenir un refuge pour les corrompus qui tentent d'échapper à la justice", a-t-il noté.
Huang Feng, directeur de l'Institut international de recherches sur la loi criminelle de l'Ecole normale de Beijing, a estimé que le gouvernement chinois attache maintenant une importance sans précédent à la coopération internationale dans la lutte anti-corruption, et que le lancement d'une série d'opérations a démontré sa ferme volonté politique de renforcer les efforts pour chasser les fugitifs se trouvant à l'étranger et de promouvoir la coordination judiciaire internationale.
Stephen Perry, président du 48 Group Club basé au Royaume-Uni, a noté que la Chine a mis en place une série d'actions sérieuses ces deux dernières années pour s'attaquer à la corruption et au crime économiques.
"L'activité au cours des deux dernières années et demie aura rassuré le peuple que la bonne approche et les bonnes valeurs sont en place", a-t-il estimé.
Selon lui, les dirigeants chinois "ne cesseront pas avant que les officiels désintéressés ne prennent l'ascendant de nouveau, et que les hommes d'affaires (...) acceptent que la richesse qu'ils créent provient du peuple et doit être utilisée en quantité suffisante pour lui offrir une justice sociale".