Une collaboration accrue entre la Belgique et la Chine dans le domaine de la technologie des satellites pourrait porter les deux pays "aux premières loges" pour fournir des informations vitales dans le monde, selon la secrétaire d'Etat à la politique scientifique belge Elke Sleurs.
Lors d'un entretien avec Xinhua, Madame Sleurs a déclaré que les deux pays ont une belle histoire de coopération scientifique et technologique, qui devrait grandir dans le futur.
Le 23 juin, la secrétaire d'Etat s'est rendue en Chine en tant que signataire d'un mémorandum d'entente entre le Bureau fédéral belge de la politique scientifique (BELSPO) et l'Administration nationale chinoise de l'espace (ANCE) dans le domaine des sciences de l'espace, des technologies et des applications, qui a eu lieu lors de la visite d'Etat du roi Philippe en Chine.
Le projet le plus important de cette collaboration est le développement du mini-satellite PROBA-V fabriqué en Belgique, qui cartographiera la surface de la Terre pour détecter tout problème lié à l'agriculture ou à l'environnement, comme des mauvaises récoltes, la déforestation ou l'érosion.
Avec une résolution de cartographie de 330m, ce satellite pourra construire une image continue du développement de la masse terrestre, créant ainsi une base de données de grande valeur pour la recherche scientifique.
Aussi dans le collimateur, le programme Earth Observation (observation de la Terre), qui vise à concevoir puis à construire une mission satellite belgo-chinoise "qui aura le potentiel de propulser sur le devant de la scène les deux pays en matière d'information agricole et environnementale exclusive au niveau mondial".
La science et la technologie sont des industries clés en Belgique. En 2014, l'industrie aéronautique et spatiale a augmenté de 6%, et le gouvernement fédéral belge a consacré 3% de son PIB à la recherche et au développement. Investir dans ce domaine est considéré comme étant crucial pour atteindre les buts fixés en matière d'emploi, d'éducation et d'économie.
"La Belgique s'est fixée pour objectif d'accroître ses efforts économiques pour la recherche en augmentant l'implication des PME dans l'industrie spatiale au travers de programmes de soutien technologique et scientifique," a déclaré Mme Sleurs. Les activités de la Belgique dans le secteur aérospatial représentent un chiffre d'affaire de 350 millions d'euros et 2.000 emplois de haute qualité, selon elle.
De plus, depuis plus de vingt ans, la politique scientifique fédérale soutient la promotion de projets de recherche entre les universités belges et chinoises, et finance des projets de recherche conjoints avec le ministère chinois des Sciences et de la Technologie. Récemment, les projets sur les technologies de télédétection, le développement d'application pour surveiller l'état de l'environement et l'usage des terres agricoles ont reçu plus de soutiens.
"En continuant sur les bases de la coopération scientifique entre la Chine et la Belgique qui a eu lieu ces dernières années, surtout dans le domaine de l'application des données sur l'observation de la Terre afin de surveiller l'environnement, l'idée nous est venue d'impliquer aussi des partenaires technologiques et industriels dans la coopération", explique Mme Sleurs.
La signature du mémorandum d'entente à Beijing plus tard ce mois-ci sera une étape majeure pour aider et soutenir encore mieux ces collaborations technologiques et industrielles entre partenaires chinois et belges, a-t-elle déclaré.
En plus des projets en cours, tel que le programme Earth Observation, le mémorandum devrait donner le coup d'envoi à d'autres coopérations et développements de projet entre les communautés scientifiques des deux pays.
"J'espère que cela sera suivi par plus d'initiatives", dit Elke Sleurs, "de cette manière les deux pays auront l'opportunité de montrer leurs compétences spécifiques à l'Europe et au Monde".