La Chine et les Etats-Unis devraient conserver leurs relations sur une "trajectoire raisonnablement lisse" à l'issue des rencontres de haut niveau tenues cette semaine à Washington, a analysé vendredi Kenneth Lieberthal, chercheur à la Brookings Institution.
Dans un entretien à l'agence Xinhua, l'expert relève que le 7e Dialogue stratégique et économique sino-américain (S&ED) et la 6e Consultation de haut niveau sino-américaine sur les échanges entre les peuples(CPE) ont vu les deux parties vouloir aller de l'avant sur certaines questions et préparer la première visite d'Etat que doit accomplir le président chinois Xi Jinping en septembre prochain aux Etats-Unis.
M. Lieberthal, ancien directeur de l'Asie au Conseil de sécurité nationale sous la présidence Clinton, pense que ces entretiens "ont posé les jalons sur la façon dont certaines questions doivent être traitées". Ainsi, des "discussions approfondies" seront nécessaires pour débattre des différends territoriaux en mer de Chine méridionale et des cyberattaques.
"Chaque partie, je pense, comprend très bien les positions de l'autre. Maintenant, toute la question est de savoir comment aller de l'avant et trouver un moyen d'apaiser les tensions d'ici septembre", dit-il en notant d'ailleurs que chacun a déjà fait des gestes en ce sens.
"La position américaine, si on écoute bien le discours de bienvenue et d'autres déclarations faites après, laisse à penser que cette relation devrait plutôt bien fonctionner", observe le chercheur, en référence notamment aux propos du vice-président américain Joe Biden, du chef de la diplomatie John Kerry et du secrétaire au Trésor, Jacob Lew.
M. Biden a ainsi salué la Chine comme un "acteur responsable" à plus d'un titre ces dernières années, coopérant avec les Etats-Unis sur un certain nombre de sujets régionaux et mondiaux.
Pour Kenneth Lieberthal, les deux parties ont clairement besoin d'aller de l'avant sur "un nombre impressionant de questions internationales où il est nécessaire de coopérer, ou au moins d'oeuvrer en parallèle, pour divers dossiers comme l'Iran, la RPDC, Ebola ou le Soudan.
Toutefois, avertit le chercheur, les deux pays connaissent encore "beaucoup de points de friction", car "leurs priorités sont différentes dans certains domaines, et sans doute certains systèmes et certaines valeurs".
En se fondant sur son expérience à la Maison Blanche dans les années 1990, M. Lieberthal estime que la visite de M. Xi en septembre prochain sera un type d'événement "qui pousse à prendre des décisions", les deux parties se devant faire de réels progrès sur les questions les plus urgentes.
"Ces rencontres, je le sais de ma propre expérience gouvernementale, poussent vraiment les plus hauts dirigeants -le conseiller à la sécurité nationale, etc.- à faire des progrès sur les questions les plus pressantes afin que le sommet se passe bien et que des annonces positives en résultent", dit-il. "Aussi, c'est vraiment un événement qui pousse à prendre des décisions et, généralement, des décisions positives et constructives".
Lors des entretiens au S&ED et à la CEP, les deux parties se sont engagées à faire tous les efforts pour que la rencontre entre Barack Obama et Xi Jinping soit couronnée de succès. "L'un dans l'autre, je crois que ces efforts vont garder le dialogue sur une trajectoire lisse, où rien ne viendra réellement perturber leur relation bilatérale", conclut M. Lieberthal.