Dernière mise à jour à 08h37 le 23/09
Alors que le président chinois Xi Jinping atterrira à Seattle mardi pour sa première visite d'Etat aux Etats-Unis, cette métropole de 3,6 millions d'habitants est désireuse de jouer le rôle d'hôte parfait et s'attend à des résultats positifs.
"Je suis très excité, car c'est un moment tellement passionnant de continuer à développer l'ensemble de nos relations dans un grand éventail de domaines", a déclaré le gouverneur de l'Etat de Washington (nord-ouest), Jay Inslee, dans une récente interview accordée à Xinhua.
Le gouverneur accueillera le président chinois à l'aéroport mardi matin. M. Xi est le deuxième chef d'Etat chinois à se rendre dans cette ville portuaire en l'espace de neuf ans. Son prédécesseur Hu Jintao s'y était également rendu en avril 2006.
Les échanges de la ville avec la Chine remontent à 1979, lorsque le vice-Premier ministre chinois d'alors Deng Xiaoping est venu ici dans le cadre d'une tournée historique aux Etats-Unis, peu après l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
"Seattle a joué un rôle important dans les relations sino-américaines, et nous sommes honorés de pouvoir accueillir une fois de plus le chef de la nation la plus peuplée et de la deuxième plus grande économie du monde", a indiqué le maire de Seattle, Ed Murray, dans un message publié sur le site Internet de son gouvernement.
"Le sympathique Etat de Washington déroule le tapis rouge", titrait le quotidien The Seattle Times dans son édition de dimanche, qui a consacré quatre pages de reportages spéciaux à la prochaine visite du président chinois.
"Je vais d'abord faire en sorte qu'il (M. Xi) se repose bien et ait de la bonne nourriture, ce qui est la première chose pour quelqu'un qui a été dans un avion pendant huit ou neuf heures", a indiqué le gouverneur Inslee, ajoutant qu'il proposerait au président chinois de goûter la spécialité locale du "clam chowder" (soupe de palourdes) ainsi que le vin délicat produit dans son Etat.
Mais en comparaison avec les énormes défis concernant le trafic et la sécurité, la nourriture et l'hébergement seront des choses faciles à fournir pour les hôtes.
Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, l'un des points forts de la visite de M. Xi sera sa "vaste campagne de sensibilisation avec le peuple américain", le président chinois devant "rencontrer des gens de tous les milieux" au cours de son séjour de deux jours et demi à Seattle.
Dans la ville portuaire de Tacoma, à environ 50 km au sud-ouest de Seattle, de nombreux membres du corps professoral du lycée Lincoln, y compris le principal lui-même, ont consacré leur weekend à nettoyer les lieux et à se préparer en secret.
Cette école publique historique centenaire aurait été choisie pour accueillir M. Xi et son épouse Peng Liyuan mercredi.
Le district scolaire de Tacoma a également envoyé trois peintres pour aider à remettre en état des parties de l'extérieur du bâtiment du lycée.
"Pour autant que je sache, c'est la première fois que l'école accueillera un visiteur d'une telle importance, et je crois que les poids lourds politiques de l'Etat et de la ville seront également présents mercredi", a déclaré Frank, l'un des peintres, qui travaille pour le district scolaire depuis 25 ans.
Dans un bus touristique garé en bord de route juste en face de l'école, le chauffeur, Raul, originaire de Seattle, attendait patiemment le retour d'un groupe de visiteurs chinois. "La visite présidentielle fait marcher les affaires", a-t-il indiqué avec un sourire.
Pour les habitants de Seattle, l'impact de la visite du président est plus simple et direct.
"Je pense que c'est une très bonne chose, et j'aime bien la Chine car j'ai un frère qui y a vécu pendant 14 ans pour faire des affaires", a déclaré Michael, bagagiste afro-américain d'un hôtel quatre étoiles dans le centre de Seattle.
En faisant de leur mieux pour assurer le succès de la visite de M. Xi, Seattle et Washington s'attendent à des opportunités intéressantes et à des perspectives prometteuses pour leur future coopération avec la Chine.
Pour Gary Locke, ancien gouverneur de Washington et aussi premier Américain d'origine chinoise à avoir occupé le poste d'ambassadeur des Etats-Unis en Chine de 2011 à 2014, la Chine est la première destination des exportations de l'Etat de Washington, ayant reçu en 2014 plus de 15 milliards de dollars de biens produits à Washington et soutenant près de 90.000 emplois dans cet Etat.
Parallèlement, le gouverneur Inslee a estimé qu'il y a encore beaucoup plus de potentiel à exploiter, notamment dans l'exportation de produits agricoles, dont le vin local, qu'il entend sérieusement faire goûter à M. Xi.
"Nous sommes très fiers de nos produits alimentaires et de notre vin", a-t-il confié à Xinhua, insistant sur le fait que les vins de l'Etat de Washington sont au moins sur un pied d'égalité avec leurs homologues californiens, bien que ces derniers jouissent d'une plus grande réputation, tant dans le pays qu'à l'étranger.
Il a ajouté qu'il voudrait aussi profiter de l'occasion de sa rencontre avec M. Xi, en présence de quelques autres gouverneurs d'Etats, pour discuter d'une éventuelle coopération dans le domaine de l'énergie et des technologies afin de répondre au défi que représente le changement climatique.
"Seattle bénéficie du rapprochement des liens économiques, culturels et éducatifs avec la Chine", a affirmé M. Murray. "La visite du président Xi est une occasion importante pour approfondir ces liens et pour promouvoir un dialogue constructif sur des questions de politique importantes pour les deux pays".
Enumérant les réussites de Boeing, Microsoft, Starbucks et Amazon.com, le maire de Seattle a également mis l'accent sur la "culture de l'innovation" profondément ancrée dans sa ville, qui a selon lui de nombreux points communs avec les efforts actuels de la Chine pour parvenir à une restructuration économique fondée sur l'innovation.
En outre, certains médias locaux ont jugé que la visite et les activités de M. Xi à Seattle pourraient aider à montrer au monde entier "à quoi ressembleraient de bonnes relations sino-américaines".
"Nous avons de formidables opportunités pour nouer une meilleure relation avec la Chine, plus forte et plus productive économiquement parlant", a ajouté M. Inslee.