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La Chine et l'Europe ont un rôle-clé à jouer dans le développement de l'Afrique

Xinhua | 20.10.2015 08h15

Un consortium sino-français, qui regroupe deux compagnies françaises (CMA CGM et Bolloré Africa Logistics) et la société chinoise China Harbour Engineering Company, développe et exploite aujourd'hui le plus grand terminal de containers du port de Kribi au Cameroun. Le but : l'agrandir pour en faire le plus grand port en eau profonde de la région à l'horizon 2040, avec 24 postes d'amarrage et une capacité d'entreposage de plus de 100 millions de tonnes.

La construction du port de Kribi, située à environ 175 km au sud de Douala, constitue un bon exemple de coopération sino-européenne au bénéfice de pays africains. A l'approche de la visite d'Etat du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni, le renforcement de la coopération sino-européenne en Afrique, un important marché pour les deux parties, revient à la une de l'actualité.

Avec sa croissance économique remarquable au cours des dix dernières années, l'Afrique a su montrer au monde son énorme potentiel. Cependant, ce continent fait également face aujourd'hui à de multiples défis, notamment le manque d'infrastructures.

Promouvant la mentalité gagnant-gagnant, le Premier ministre chinois Li Keqiang a déclaré l'année dernier au siège de l'Union africaine à Addis-Abeba que la Chine allait participer activement à des projets d'infrastructures en Afrique, tout en soulignant l'importance de la coopération avec d'autres pays, notamment européens.

L'usine de clinker de Sika-Condji, entrée en service en mars dernier, constitue un autre exemple de coopération sino-européenne en Afrique. L'usine, construite par l'entreprise chinoise CDI, fait partie d'un complexe industriel de fabrication du ciment sur le gisement de calcaire de Sika-Condji, un projet de plus de 250 millions de dollars de la compagnie ScanTogo-Mines, une filiale entièrement détenue par le groupe allemand HeidelbergCement.

Il existe des "possibilités évidentes" de coopération entre l'Europe et la Chine sur les marchés tiers où il existe un réel besoin de développement, a déclaré récemment à Xinhua l'ancien ministre britannique du Commerce et de l'Investissement Stephen Green lors de la conférence "La Chine et l'Europe: vieilles histoires, nouvelles interprétations" organisée par l'Institut Confucius à l'Université d'Edimbourg.

M. Green, qui a une carrière de près de cinq décennies dans le secteur bancaire, a estimé qu'"il existe beaucoup d'opportunités d'exploration et de coopération entre les entreprises chinoises et européennes, notamment dans le domaine de finance". "Si les investissements chinois et européens peuvent aider (l'Afrique) de manière favorable et coopérative, c'est une bonne chose".

Outre la coopération dans les infrastructures, la coopération commerciale sino-britannique existe depuis longtemps en Afrique. Le Premier ministre britannique David Cameron a écrit dans les médias chinois que le Royaume-Uni pouvait collaborer avec la Chine pour aider l'Afrique à développer son commerce et à lutter contre la pauvreté.

La Chine est prête à aider l'Afrique, mais parfois a besoin de "guide". Dans certaines régions africaines, le Royaume-Uni peut jouer ce rôle.

Considéré il n'y a pas si longtemps comme un "continent pauvre et arriéré", l'Afrique a besoin d'un peu plus que l'aide ordinaire d'autres pays pour parvenir à un développement économique durable. Selon la ministre britannique du Développement international Justine Greening, le développement du commerce en Afrique -qui permet de créer des emplois, de baisser les prix et d'accroître le choix des consommateurs- est la solution-clé pour avoir une croissance économique durable et de qualité.

Pour elle, le renforcement de la coopération entre l'Afrique et ses partenaires clés, tels que la Chine et le Royaume-Uni, permettra d'accélérer le développement de sa production et contribuera à sa restructuration économique.

Peter Holmes, expert à l'Institut de développement de Grande-Bretagne, a noté que si le nombre d'infrastructures industrielles en Afrique venait à augmenter, le continent pourra devenir un socle de production et de transformation pour diverses sociétés internationales et la plupart des pays dans le monde pourront ainsi tirer parti de la croissance de l'Afrique.

Mis à part la demande d'infrastructures industrielles, la restructuration économique de l'Afrique apporte de nombreuses opportunités à ses principaux partenaires commerciaux, dont la Chine.

La coopération fait la force. La Commission européenne a ainsi proposé en octobre 2008 d'"établir, de façon progressive, un agenda de coopération à trois avec (ses) partenaires africains et chinois dans plusieurs domaines où des synergies et des bénéfices mutuels peuvent être maximisés".

Le texte met en avant quatre "objectifs concrets" pour cette coopération trilatérale: le soutien des efforts africains de maintien de la paix, la construction d'infrastructures, "épine dorsale" du développement, la gestion durable de l'environnement et des ressources naturelles et, enfin, l'agriculture et la sécurité alimentaire.

Les investissements chinois et européens sont dans l'ensemble bénéfiques, naturellement, pour les deux parties, mais permettent également à l'Afrique de mieux s'intégrer dans le commerce mondial et d'apprendre des expertises étrangères.

Dans une récente interview à Xinhua, He Wenping, directrice du Centre des études africaines à l'Académie chinoise des sciences sociales, a toutefois averti que ces efforts visant à faire de l'Afrique un grand centre de fabrication mondial pourraient entraîner une énorme consommation des ressources naturelles et la dégradation de l'environnement. Selon elle, ces effets négatifs sont apparus en Chine et l'Afrique devra tout faire pour les éviter.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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