Dernière mise à jour à 15h46 le 05/11
La Chine a été le principal moteur des projets massifs de construction d'infrastructures dans la sous-région du Grand Mékong au cours des cinq dernières années, a indiqué Pham Sy Thanh, directeur du Programme des études d'économie chinoise de l'Institut de recherche en politique économique du Vietnam, dans une interview accordée mercredi à Xinhua.
Depuis 1992, date du lancement de plusieurs projets de développement de la Banque asiatique de développement (BAD) dans la sous-région du Grand Mékong, la Chine s'est employée à connecter la province chinoise du Yunnan et la région autonome Zhuang du Guangxi aux pays de la sous-région, a-t-il indiqué.
L'expert a ajouté que la Chine avait lancé la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII), qui répondra à la demande de capitaux pour le développement d'infrastructures et la mise en oeuvre continue de projets promus par la BAD au cours des dix dernières années.
"La BAII joue un rôle actif dans le financement des projets d'infrastructure dans la sous-région du Grand Mékong, car la BAD et la Banque mondiale ne pouvaient pas satisfaire toute la demande immense de capitaux nécessaires pour ces projets", a-t-il souligné.
Selon lui, le Vietnam, en participant aux projets d'infrastructures régionaux dirigés ou financés par la Chine, devrait s'efforcer de trouver un compromis entre ses intérêts et ceux de la Chine et se doter de bonnes voies de communication régionales pour exploiter pleinement le potentiel de coopération et éviter de gaspiller les investissements.
"La formation d'un réseau d'infrastructures d'Asie du Sud-Est reliant le Yunnan et le Guangxi favorisera le développement du Myanmar, du Laos, de la Thaïlande et du Cambodge", a déclaré Pham Sy Thanh.
Il a en outre indiqué que l'ASEAN et la Chine avaient renforcé leurs relations économiques depuis la formation de leur zone de libre-échange.
Au cours des dernières années, la coopération bilatérale dans les domaines de l'économie, du commerce et des investissements entre la Chine et le Vietnam a connu une croissance considérable et le volume du commerce bilatéral entre Hanoï et Beijing pourrait atteindre 60 milliards de dollars cette année, selon Pham Sy Thanh.
Outre le renforcement de la coopération dans le commerce et les investissements entre la Chine et le Vietnam, les relations entre les provinces frontalières des deux pays se sont également renforcées.
A ce jour, la Chine mène près de 1.180 projets d'investissement au Vietnam pour un montant total de plus de 8,4 milliards de dollars, ce qui la classe au neuvième rang des 105 pays et régions investissant dans le pays, selon l'Agence des investissements étrangers du ministère vietnamien de la Planification et de l'Investissement.