Dernière mise à jour à 11h38 le 14/11
La dernière des "femmes de réconfort" chinoises survivantes, qui avaient poursuivi en justice le gouvernement japonais, est décédée jeudi dans la province chinoise du Shanxi (nord), à l'âge de 89 ans.
Zhang Xiantu est morte chez elle, après des années de lutte contre la maladie, a annoncé Zhang Shuangbin, un militant oeuvrant pour sa demande de compensation.
"Durant ses derniers jours, Mme Zhang a toujours espéré que les volontaires pourraient l'aider à continuer les poursuites contre le gouvernement japonais", a indiqué M. Zhang.
Environ 200.000 "femmes de réconfort", venant principalement de la péninsule de Corée, de la Chine et des pays du sud-est de l'Asie, ont été forcées de travailler dans des stations de réconfort militaires japonaises pendant la Seconde Guerre mondiale, selon les estimations des historiens.
Mme Zhang était la dernière survivante du groupe chinois des "femmes de réconfort" qui a poursuivi le Japon en justice pour demander des excuses et des compensations au Japon en 1995. En 2009, la Cour suprême du Japon a reconnu ces crimes, mais a refusé leurs demandes de compensation.
La victime n'avait que 16 ans et était mariée depuis quelques mois quand elle a été enlevée par des soldats japonais avant d'être enfermée dans une station de réconfort militaire, où elle a supporté 20 jours de viol.
Mme Zhang a souffert depuis cette période de maladies gynécologiques chroniques et de traumatismes psychologiques.
"Le titre de 'femme de réconfort' a entraîné une grande honte, mais ces femmes se sont efforcées de vivre afin de témoigner de cette partie de l'histoire et de demander des excuses et des compensations", a souligné M. Zhang à l'Agence de presse Xinhua.
Selon lui, le décès de Mme Zhang est une grande perte pour la campagne de demandes de compensations pour les "femmes de réconfort".
Les militants discuteront des suites de leurs demandes avec le reste des survivantes et leurs familles.