Dernière mise à jour à 13h49 le 21/11
L'économie de la planète montre des "signes d'essoufflement" et la meilleure façon de redynamiser la croissance sera d'appliquer les propositions faites par la Chine au dernier sommet du G20, avec la priorité à l'innovation et au développement dans le cadre d'une économie ouverte, estime l'économiste mexicain Jesus Valdés, dans un entretien accordé jeudi à Xinhua.
Pour ce professeur d'études commerciales à l'Université ibéro-américaine de Mexico, la crise financière actuelle est due à une "crise structurelle" qui affecte les modèles politiques et sociaux.
Aussi, il a appelé les chefs d'Etat et de gouvernement qui se sont réunis cette semaine à Antalya en Turquie "à commencer à se préoccuper d'une croissance économique inégale". "C'est l'une des causes fondamentales de la faible croissance dans le monde", estime-t-il.
M. Valdés dit prendre note des récentes réformes en faveur de la transparence fiscale ou encore de l'arrêt des plans de sauvetage de banques avec des fonds publics, mais observe que la croissance est toujours faible, que les marchés financiers font toujours face aux incertitudes, le tout sur fond de menaces géopolitiques.
Lors du sommet du G20, les dirigeants se sont engagés à doper la croissance mondiale, alors que l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a récemment révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2015 à 2,9%, contre 3,3% auparavant estimés.
Pour prévenir une érosion supplémentaire, ils ont donc adopté le plan d'action de l'OCDE contre l'évasion fiscale des multinationales, baptisé BEPS (Erosion des bases taxables et transfert de bénéfices), une pratique qui fait perdre chaque année entre 100 et 240 millions de dollars aux impôts des pays.
"J'ai été surpris de voir le président Xi appeler les dirigeants du G20 à trouver rapidement de nouveaux gisements de croissance. Son appel doit être appuyé par la recherche d'une plus grande égalité", juge Jesus Valdés.
"En 2016, je pense qu'il doit y avoir une réévaluation complète des modèles de croissance", ajoute l'économiste selon qui la poursuite de la décélération économique l'an prochain sera révélatrice.
En ce qui concerne la Chine, l'universitaire pense qu'elle doit elle aussi changer son modèle économique afin de garantir la croissance. "Si elle peut maintenir à l'avenir ses niveaux actuels de croissance, ça sera très important pour l'Amérique latine, particulièrement pour le Cône sud", dit-il en référence à la région comprenant l'Argentine, le Chili et l'Uruguay.
La Chine accueillera le prochain sommet du G20 à Hangzhou (est) les 4 et 5 septembre 2016 sur le thème : "Construire une économie mondiale innovante, intégrée, interconnectée et inclusive".