La Chine, le Japon et la Corée du Sud devraient s'attacher à maîtriser leurs différends

A l'occasion de la réunion des ministres des Affaires étrangères chinois, japonais et sud-coréen mercredi à Tokyo, les trois grandes puissances asiatiques devraient travailler ensemble pour maîtriser leurs différends.

La date finale de cette huitième réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères, la deuxième depuis la reprise des pourparlers en mars 2015 après une interruption de trois ans, n'a été annoncée que lundi après-midi.

Bien que des diplomates de haut rang des trois pays s'étaient réunis à Tokyo pour participer aux délibérations finales sur l'opportunité de tenir une telle réunion trilatérale ce mois-ci, beaucoup estimaient jusqu'à lundi que cette réunion pourrait être reportée.

Le parcours difficile de cette réunion trilatérales au cours de ses neuf ans d'existence a montré à quel point les relations entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud ont été compromises par leurs différends sur des questions régionales.

Les revendications illégales du Japon sur l'archipel chinois des Diaoyu en mer de Chine orientale, son ingérence dans le litige en mer de Chine méridionale et son absence invétérée de regrets pour les crimes que le pays a commis pendant la Seconde Guerre mondiale ont gravement porté atteinte à ses relations avec la Chine.

De plus, l'acceptation par la Corée du Sud du déploiement d'un système de défense antimissiles américain, le THAAD, dont le radar à bandes X peut espionner les territoires chinois et russe, a gravement compromis les intérêts stratégiques des deux pays et ébranlé la stabilité régionale.

Dans ce contexte, la venue à Tokyo du ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi manifeste la volonté sincère de la Chine de coopérer avec le Japon et la Corée du Sud.

La Chine, le Japon et la Corée du Sud sont des pays voisins qui jouent un rôle important en Asie de l'Est. La coopération trilatérale entre ces pays a une grande influence sur la paix, la stabilité, le développement et la prospérité dans la région et dans le monde.

Avec une économie totale qui représente un cinquième de l'économie mondiale et 70% de l'économie asiatique, les trois pays ont débuté la dixième ronde de négociations sur l'établissement d'une zone de libre-échange, un projet qui devrait permettre de renforcer leur complémentarité industrielle, d'exploiter leur potentiel en matière de commerce et d'investissement et d'intégrer davantage la chaîne de valeur régionale.

Cependant, la coopération dans l'économie et le commerce devrait se fonder sur la confiance politique mutuelle entre les trois parties.

Le Japon et la Corée du Sud devraient abandonner leur mentalité de guerre froide et voir l'émergence pacifique de la Chine comme un nouveau souffle pour le développement régional. Les deux pays devraient également s'abstenir de servir les intérêts de pays tiers situés hors de la région en compromettant la stabilité régionale.

Compte tenu de la complexité des relations trilatérales, la meilleure solution pour les trois pays est de chercher à défendre leurs intérêts communs en mettant de côté leurs différends. C'est pourquoi la réunion de Tokyo a enfin pu être organisée.

Ce n'est qu'en maintenant ce mécanisme de dialogue trilatéral et de coopération que la Chine, le Japon et la Corée du Sud pourront éviter les malentendus stratégiques et maîtriser leurs différends afin de préserver la sécurité et la stabilité dans la région.