Dernière mise à jour à 17h05 le 06/03
Dans un article de commentaires publié samedi, le Quotidien du Peuple a déclaré que la Chine est fermement résolue à s'opposer au déploiement du système de défense de zone à haute altitude (THAAD) et qu'elle n'hésitera jamais à prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder ses propres intérêts de sécurité, critiquant le gouvernement sud-coréen et sa persistance entêtée liée à des intérêts commerciaux dans le déploiement de ce système.
L'éditorial, publié sous le pseudonyme de Zhongsheng, qui est habituellement utilisé pour exprimer la position de la Chine sur les affaires étrangères, intervient dans un contexte de colère et de reproches du gouvernement et des médias chinois contre le gouvernement de Corée du Sud et Lotte Group, le cinquième conglomérat du pays.
Lotte a allumé lui-même l'incendie après avoir accepté un accord de permutation de terres pour permettre un déploiement rapide du système de bouclier antimissile soutenu par les Etats-Unis. Cet échange, qui donne au Ministère de la défense sud-coréen, le Lotte Skyhill Country Club, situé dans le comté de Seongju de la Province de Gyeongsang, pour y déployer le système THAAD, ouvre la voie à une installation rapide du système à la fin du mois de juin.
La dernière décision de Lotte l'a amené à se retrouver piégé dans un jeu stratégique compliqué en Asie du Nord-est. Ces derniers jours, les médias locaux paniqués ont passé le plus clair de leur temps à tenter de deviner si le géant du commerce de détail allait ou non être sanctionné par la Chine.
Il est vrai, comme l'a souligné l'article, que la décision de Séoul et de Washington de déployer le système THAAD en juillet dernier a gravement endommagé les bases publiques de la coopération sino-coréenne, ajoutant que la distanciation politique s'est depuis étendue aux échanges économiques, commerciaux et culturels.
De même, a encore dit l'article, il est prévisible que la coopération bilatérale rencontrera certainement de nouveaux écueils si la Corée du Sud s'entête dans sa décision.
De son côté, un porte-parole du Ministère des affaires étrangères a déclaré lors d'une récente conférence de presse lors de laquelle il lui a été demandé si prendrait des mesures de sanction contre Lotte, que la Chine est favorable aux investissements des entreprises étrangères sur son territoire et protégera toujours leurs droits et intérêts, mais que leurs activités devaient être conformes aux lois et règlements.
« C'est le marché chinois et les consommateurs chinois qui détermineront si une entreprise étrangère réussit ou non en Chine », a réitéré le document, réfutant les affirmations infondées des médias sud-coréens, selon lesquelles la Chine pourrait sanctionner le géant du commerce de détail.
Le feu vert de Lotte sur l'accord d'échange de terres pousse le gouvernement sud-coréen vers une mauvaise voie, car le déploiement du système THAAD non seulement nuira aux intérêts stratégiques de ses voisins en matière de sécurité, mais aggravera également la crise régionale, a encore commenté le journal.
« La lutte résolue et volontaire des consommateurs chinois ne franchit jamais la ligne du droit, et c'est un résultat naturel que l'entreprise aurait dû prévoir avant de prendre sa décision », a-t-il ajouté.
Bien qu'une partie de l'opinion sud-coréenne ait la décision de Lotte de « patriotisme », l'article a noté que c'est une sorte de « faux patriotisme », car la décision de préparer l'installation du système THAAD mettra certainement le pays en danger.
« Ce déploiement ne peut pas favoriser le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne et risque au contraire de créer plus de conflits et d'affrontements », a encore écrit l'article, avertissant que cela risque d'avoir pour conséquence de déstabiliser toute la péninsule.
Pire encore, a conclu le Quotidien du Peuple, si la Corée du Sud se retrouve kidnappée sur un char de guerre par les États-Unis, elle y perdra tous ses droits de prendre une décision, ajoutant qu'elle souffrira certainement de lourdes pertes en cas d'affrontements.
(Par Hu Zexi, journaliste au Quotidien du Peuple)