Dernière mise à jour à 13h57 le 30/03
Malgré une économie mondiale atone, la Chine a enregistré en 2016 une croissance du PIB de 6,7% en glissement annuel, atteignant 74,41 trillions de yuans, éclipsant les grandes puissances de la planète. Les économistes ont souligné qu'avec une contribution de 33,2%, la nation restait un moteur clé de la croissance mondiale.
«Avec pour l'année dernière un taux de 6,7%, c'est un bon début pour le 13e plan quinquennal du pays (2016-2020)», a souligné Wang Guoqing, le porte-parole de la cinquième session du 12ème Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC).
Il s'agit du taux de croissance la plus faible depuis 1991, ce qui a déclenché un débat du côté des législateurs et décideurs politiques quant à savoir si l'économie chinoise peut atteindre un certain sommet, et maintenir un essor moyen à grande vitesse, et garder ses forces motrices.
Les députés donneront leurs avis sur les programmes économiques et sociaux du pays à l'occasion des sessions annuelles de l'Assemblée populaire nationale et de la CCPPC débutées le week-end dernier.
Pour Liu Zhibiao, membre du Comité national de la CCPPC et enseignant à l'Université de Nanjing, une inquiétude du marché sur l'économie chinoise n'était pas fondée, car malgré un taux de croissance inférieur à celui des années précédentes, le chiffre reste en tête à l'échelle mondiale.
Le Fonds monétaire international (FMI) a précédemment abaissé à 1,6% son estimation du développement de l'économie américaine en 2016, et prévu respectivement un taux de croissance de 1,7%, 0,9%, 6,6% et 0,3% pour la zone euro, le Japon, l'Inde et l'Afrique du Sud.
Malgré sa plus faible croissance depuis 26 ans, la Chine maintient son rôle de locomotive de l'économie mondiale en y contribuant à hauteur de 33,2 %. Son agrégat économique dépassant pour la première fois 70 trillions de yuans.
Li Wei, directeur du Centre de recherches pour le développement du Conseil d'Etat chinois, a ajouté que l'économie chinoise pourrait belle et bien entrer dans sa deuxième phase pour une reprise avec une courbe en L, avec à l'avenir moins de risques d'une forte chute.
En dépit d'un taux moins flagrant, le développement du pays se développe plus sainement, se traduisant par l'augmentation du revenu des résidents plutôt que par le PIB, avec une structure sectorielle plus optimisée, durable et mieux coordonnée.
Les données ont montré qu'en 2016, la Chine a enregistré une croissance de 6,9% du PIB par rapport à l'année précédente. La valeur ajoutée du secteur des services s'est élevée à 7,8% en glissement annuel à 38.4 trillions de yuans, contribuant à 51,6% au PIB, soit 1,4 point de plus que 2015.
«Les coûts pour restructurer l'économie doivent être payés, c'est inévitable mais gratifiant», a expliqué Liu Zhibiao, encourageant le pays à prendre le taureau par les cornes.
Certains analystes estiment que la Chine peut se permettre ses prix pour relancer l'économie. Un tel processus peut à court terme, réduire le PIB et les recettes fiscales des gouvernements locaux, en resserrant le business des entreprises et d'exposer leurs risques. Mais sur le long terme, la réforme ajoutera davantage de carburants pour une croissance durable.
Les ajustements structurels pourront également libérer plus de ressources, telles que les terrains inoccupés et les crédits, puis les allouer aux industries qui sont dans le besoin, toujours selon les analystes.
(Par Lu Yanan et Wang Weijian, journalistes au Quotidien du Peuple)