Il ne faut pas laisser des frictions mineures nuire aux relations économiques sino-américaines, selon d'anciens secrétaires au Trésor

Il ne faut pas laisser des frictions et des différends commerciaux mineurs nuire aux relations économiques sino-américaines, qui sont cruciales pour l'économie mondiale.

Tels sont les propos tenus par les anciens secrétaires américains au Trésor Michael Blumenthal, Timothy Geithner, Jacob Lew et Robert Rubin, au cours d'une discussion organisée mercredi soir à New York avec Steve Orlins, président du Comité national des relations Etats-Unis-Chine.

"La leçon que j'ai tirée de mon mandat, c'est que nous devons nous comprendre les uns les autres, nous devons identifier les problèmes qui existent entre nous, et essayer de les résoudre comme des gens engagés dans une relation constructive", a déclaré M. Rubin, qui a été secrétaire au Trésor dans l'administration Clinton.

M. Blumenthal, secrétaire au Trésor sous le gouvernement Carter, a déclaré que depuis l'époque de l'ancien président américain Richard Nixon, l'importance de travailler à construire une relation forte entre les Etats-Unis et la Chine avait toujours été reconnue autant par les Démocrates que par les Républicains.

De fait, les chiffres officiels communiqués par la Chine montrent que le volume du commerce bilatéral a été multiplié par 200 entre 1979 et 2016, passant de 2,5 à 519,6 milliards de dollars américains.

Récemment encore, la Chine et les Etats-Unis se sont tendus la main, et ont travaillé de concert avec d'autres pays pour faire face à la crise financière internationale et pour promouvoir une relance économique rapide, a déclaré M. Geithner, secrétaire au Trésor au cours du premier mandat de Barack Obama.

"J'ai découvert à cette occasion que notre relation avec les autorités financières chinoises était aussi profonde et solide qu'avec les autorités allemandes, européennes ou japonaises", a-t-il affirmé.

Les Etats-Unis et la Chine ont également travaillé de concert pour faire face aux grandes questions régionales et internationales.

"Sur les questions transnationales, la Chine a vraiment commencé à faire preuve de maturité au cours des quatre ou cinq dernières années. La lutte contre le changement climatique en est un excellent exemple", a dit M. Lew, secrétaire au Trésor de 2013 à 2017 au sein du gouvernement Obama.

"Si les Etats-Unis et la Chine n'étaient pas intervenus dans les discussions sur le changement climatique, l'Accord de Paris n'aurait pas été possible", a-t-il affirmé.

Pour ce qui est des accusations faites à la Chine de manipuler sa monnaie, M. Rubin a déclaré : "Aucun des principaux économistes américains ne considère que la Chine manipule sa devise. Objectivement, au cours de l'année écoulée, la Chine a même fait le contraire, en intervenant à ses propres dépens pour protéger sa monnaie".

Les secrétaires ont tous convenu qu'il était capital que la Chine et les Etats-Unis communiquent, se consultent et coopèrent plus étroitement pour le bien de la stabilité mondiale.

"La meilleure voie pour l'avenir, c'est que les Etats-Unis et la Chine travaillent ensemble pour apporter leur leadership à la communauté internationale", a déclaré M. Rubin.