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La coopération gagnant-gagnant est la seule option viable pour les relations sino-américaines

Xinhua | 06.04.2017 08h14

Une relation saine entre la Chine et les Etats-Unis fondée sur la coopération gagnant-gagnant serait dans l'intérêt des deux peuples et servirait de socle stabilisateur pour le monde, a estimé Robert Hormats, vice-président de la société de conseil Kissinger Associates, dans une interview accordée récemment à Xinhua.

"La coopération solide entre les Etats-Unis et la Chine est une longue tradition qui remonte à Richard Nixon et qui s'est poursuivie sous les mandats de Ronald Reagan, Bill Clinton, les deux Bush et Barack Obama", a rappelé M. Hormats.

"L'une des choses remarquables à propos des relations sino-américaines est que la politique américaine n'est pas partisane. Sous le gouvernement de M. Nixon, les républicains n'étaient pas très différents des démocrates du gouvernement de M. Carter, et les points de vue de George Bush, de son fils et de Barack Obama étaient très similaires", a-t-il expliqué.

Ancien diplomate et économiste de 73 ans, M. Hormats a activement participé au dégel et à la normalisation des relations sino-américaines dans les années 1970 sous la présidence de Richard Nixon. Il a également été conseiller principal de Henry Kissinger, Brent Scowcroft et Zbigniew Brzezinski, grands noms étroitement associés à la diplomatie des Etats-Unis envers la Chine au cours des dernières décennies.

Selon M. Hormats, les Etats-Unis et la Chine, en tant que grandes puissances et deux premières économies au monde, ont "des intérêts communs extrêmement forts" dans de nombreux domaines et "il est très difficile d'accomplir de véritables progrès" sur de nombreuses questions cruciales concernant le monde entier si les deux pays ne travaillent pas ensemble.

"Il est donc important que cette bonne relation [bilatérale] reste le pilier des politiques américaines et chinoises et cela devrait continuer ainsi", a-t-il indiqué.

Ayant été témoin des vicissitudes des relations bilatérales, M. Hormats a souligné que la coopération ne signifiait pas que les deux parties seraient d'accord sur tout ou qu'il n'y aurait pas de litiges.

Ainsi, les différends commerciaux "existaient déjà quand j'étais au gouvernement", a-t-il indiqué. "La question est de savoir si nous allons les résoudre de manière constructive ou non constructive."

Selon cet ancien diplomate chevronné, la leçon qui a été tirée au début des années 1970, qui reste valable de nos jours, est qu'il est temps pour ces deux grands pays de "travailler ensemble et de trouver des solutions mutuellement bénéfiques qui profitent au monde, même si aucune solution ne peut être rapide et facile".

Quant à ceux qui prônent une théorie d'"endiguement de la Chine" afin de maintenir la domination mondiale des Etats-Unis, M. Hormats a commenté que "leurs esprits sont en quelque sorte restés coincés au siècle dernier".

"Je sais que ce genre de politiques ne fonctionnera pas et je sais aussi par mon expérience qu'elles n'ont même pas de sens", a-t-il renchéri, avant d'ajouter que la Chine d'aujourd'hui, avec sa puissance économique croissante, joue un rôle de plus en plus important dans la promotion de la prospérité et de la stabilité à travers le monde.

"Je pense que l'idée doit être une collaboration, une coopération et la recherche de conditions gagnant-gagnant. Travailler avec la Chine est la bonne réponse", a-t-il affirmé.

En ce qui concerne l'initiative "la Ceinture et la Route", M. Hormats l'a qualifiée de "très globale", "très visionnaire" et "d'une importance historique". Au lieu de rester à l'écart de cette initiative chinoise, les Etats-Unis "devraient trouver des moyens pour travailler avec la Chine dans ce cadre", a-t-il estimé.

M. Hormats considère également que la prochaine rencontre entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump en Floride, qui interviendra juste deux mois et demi après l'investiture de Donald Trump, profitera non seulement aux deux pays, mais servira aussi les "intérêts multilatéraux".

Il est capital pour les dirigeants de nouer de "bonnes relations personnelles" et d'examiner les différentes questions qui intéressent les deux pays, a-t-il relevé.

Le succès de cette rencontre enverra publiquement le message que les deux pays ne sont pas en concurrence, mais travaillent ensemble pour résoudre leurs problèmes par l'entremise d'un "dialogue constructif", a-t-il estimé.

Il a en outre suggéré que le nouveau gouvernement américain devrait adopter rapidement une politique à moyen ou à long terme claire et "réfléchie" sur la Chine.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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