Dernière mise à jour à 08h26 le 08/08
Les appels au boycott des marchandises chinoises ont commencé à se faire entendre en Inde en raison du différend frontalier sino-indien, mais ce boycott va nuire aux deux pays, ont estimé lundi des médias indiens.
Alors que les tensions s'accentuent, la droite indienne au pouvoir, ainsi que des organisations et des individus appellent les Indiens à boycotter les produits chinois.
Les troupes indiennes sont entrées le 18 juin dans le secteur de Sikkim de la frontière sino-indienne et ont perturbé les travaux routiers réalisés par les Chinois à Dong Lang (Doklam), ce qui a provoqué le conflit.
Cet appel au boycott a cependant été qualifié lundi de "retour à l'ultranationalisme économique" par le quotidien New Indian Express. The Economic Times, un quotidien économique, a estimé pour sa part que croire que de telles actions feront pression sur la Chine est une "erreur" et "nuira à l'Inde (qui) dépend des importations chinoises".
D'après les chiffres des Douanes chinoises, les exportations chinoises vers l'Inde se sont élevées à 58,32 milliards de dollars en 2016, soit une très légère augmentation par rapport aux 58,25 milliards enregistrés en 2015. En sens inverse, les exportations indiennes vers la Chine ont baissé de 12% l'an dernier pour atteindre 11,76 milliards de dollars, débouchant sur un déficit commercial de 46,56 milliards de dollars pour l'Inde.
La Chine est le plus grand partenaire commercial de l'Inde, car la demande indienne de produits électroniques, de produits manufacturés et de produits nécessaires à la production de médicaments importés de Chine est immense.
La Chine a représenté 16% du total des importations indiennes en 2016, d'après le ministère indien du Commerce et de l'Industrie. En revanche, l'Inde n'a pesé que 2,8% des exportations chinoises.
"Sur le court terme, le boycott est plus dommageable pour l'Inde que pour la Chine", a analysé l'Economic Times.