Dernière mise à jour à 10h40 le 02/10
La présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies, Maria Fernanda Espinosa Garcés, a loué le rôle de la Chine dans la gouvernance mondiale et a exprimé sa ferme volonté de défendre le multilatéralisme ainsi que l'ordre mondial fondé sur des règles.
Dans une interview exclusive accordée jeudi à Xinhua en marge du débat général de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU 73), Mme Espinosa Garcés a déclaré qu'elle ferait tout son possible pour rapprocher l'ONU et les populations.
LA CHINE, BATISSEUR DE CONSENSUS
"La Chine a un rôle très important à jouer dans la recherche d'un consensus sur des questions très importantes" du point de vue de l'Assemblée générale, a estimé Mme Espinosa Garcés.
Qualifiant la Chine d'"intervenant très puissant", le géant asiatique étant le deuxième contributeur à l'ONU et membre permanent du Conseil de sécurité, elle a souligné que la Chine était l'un des pays ayant le plus agi en utilisant le "mécanisme accéléré" pour mettre en œuvre les Objectifs de développement durable (ODD) pour 2030.
"En tant que bâtisseur de consensus, la Chine est un leader et un promoteur de ce programme de développement", a-t-elle noté.
La présidente a également parlé en termes élogieux du rôle de leader joué par la Chine sur des questions internationales telles que le changement climatique, la Chine étant l'un des pays "dont les performances en matière de reconversion de la matrice énergétique sont les plus fortes".
Mme Espinosa Garcés a déclaré qu'elle soutenait l'investissement croissant de la Chine dans les ressources et technologies en vue de stimuler les technologies à faible émission de carbone et les énergies renouvelables.
La Chine est vraiment digne d'admiration, car elle est un moteur pour aider le monde à atteindre les objectifs d'atténuation définis dans le cadre de l'Accord de Paris, a-t-elle noté.
Par ailleurs, la présidente de l'AGNU a salué les contributions de la Chine au programme de paix et de sécurité de l'ONU.
SOUTIEN DU MULTILATERALISME ET DE L'ORDRE MONDIAL
Du commerce au changement climatique en passant par le développement et la lutte contre les maladies, des dirigeants de la planète et de hauts représentants sont monté ces derniers jours sur l'estrade de l'AGNU pour apporter un vibrant appui au multilatéralisme, vantant le rôle d'une ONU renforcée en tant qu'outil principal de l'amélioration du sort de l'humanité.
"Le multilatéralisme est le seul moyen d'affronter les défis mondiaux", a déclaré Mme Espinosa Garcés, notant qu'"un leadership mondial et une action collective" étaient nécessaires.
L'ONU est la "maison du multilatéralisme", a-t-elle lancé.
"Si nous nous assurons que l'organisation agit dans l'intérêt des peuples que nous représentons et servons, nous irons mieux", a-t-elle ajouté.
Le thème de la session actuelle de l'AGNU est "Rendre les Nations Unies pertinentes pour tous : leadership mondial et responsabilités partagées pour des sociétés pacifiques, justes et durables". Cela signifie, selon Mme Espinosa Garcés, que l'ONU doit travailler "concrètement" pour la vie quotidienne des populations et améliorer leurs conditions de vie sur le terrain.
Notant que le multilatéralisme était "menacé et remis en question", elle a dit être soulagée de voir plus de 130 chefs de gouvernement et d'Etat venir à New York, "pour dialoguer, exprimer leurs points de vue et avoir des entretiens bilatéraux".
Quant à l'importance de défendre l'ordre mondial, elle a lancé : "Nous avons besoin de règles et de règlementations pour s'assurer que nos interactions avec d'autres pays et que nos engagements envers les défis communs soient traités de façon prévisible, organisée et conforme au droit international".
Mme Espinosa Garcés a mis l'accent sur la nécessité de "mettre en oeuvre et de renforcer le système international basé sur les règles", y voyant là "la responsabilité commune de tous pays membres de l'ONU".
LES PRIORITES
Quant aux sept priorités de l'AGNU 73, Mme Espinosa Garcés a affirmé qu'elles "étaient le résultat de consultations avec plus de 100 pays membres".
"Après avoir discuté avec les pays membres et considéré 40 mandats et plus de 15 événements et conférences de haut niveau au cours de la session, nous avons fixé sept priorités", a-t-elle expliqué.
D'abord, l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes doivent continuer d'être une priorité jusqu'à ce qu'elles soient effectivement réalisées, a-t-elle noté.
La deuxième priorité doit porter sur "la promotion et l'application du nouveau pacte mondial sur la migration et les réfugiés", a-t-elle ajouté.
Parmi les autres priorités se trouvent : proposer des opportunités d'emploi décent aux jeunes, aux femmes et aux personnes handicapées ; mettre l'accent sur l'environnement ; renforcer l'engagement politique et social aux personnes handicapées ; revitaliser l'OU ; et donner la priorité à la paix et à la sécurité.
En discutant des moyens destinés à rapprocher l'ONU de toutes les populations, Mme Espinosa Garcés a indiqué que l'ONU devait réellement "servir les populations dans le besoin, servir les réfugiés et les gens qui souffrent le plus".
"Nous devons faire savoir aux gens que leur dirigeants travaillent sous les auspices des Nations Unies afin d'améliorer leur vie et de toucher leur vie de manière positive", a-t-elle poursuivi.
L'Assemblée générale des Nations Unies a sélectionné le 5 juin Mme Espinosa Garcés, ministre équatorienne des Affaires étrangères, comme présidente de la 73e session.
Elle a officiellement pris la présidence de l'AGNU le 17 septembre en remplacement de Miroslav Lajcak de Slovaquie.